Indre-et-Loire : un gourou du jeûne et des "cures hydriques" mis en examen après un décès pendant un stage
Un gourou du jeûne et des "cures hydriques" a été mis en examen pour "homicide involontaire", "abus de faiblesse", "mise en danger de la vie d'autrui" et "exercice illégal de la médecine" après la mort d'une femme pendant l'un de ses stages, indique le parquet de Tours dans un communiqué jeudi 12 janvier, consulté par France Inter.
Éric Gandon est dans le viseur de la justice depuis la mort d'une femme de 44 ans, le 12 août 2021, dans un château qu'il louait à Noyant-de-Touraine. Elle était venue de Paris pour participer à un stage de jeûne prolongé et ne devait pas manger pendant une ou plusieurs semaines, sans aucun suivi médical. Après sa mort, celui qui se présente comme naturopathe avait décidé de poursuivre son stage, malgré tout. La préfecture avait dû prendre des arrêtés pour le lui interdire.
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Une information judiciaire a été ouverte le 18 août. Au cours des investigations, l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) identifient quatre autres victimes qui avaient déposé plainte contre lui, dont deux mortes entre-temps. Un sexagénaire qui souffrait d'un cancer en phase terminale mort en juillet 2020, un mois après avoir participé à un stage. Une jeune femme qui souffrait d'un cancer du foie, en rupture de traitement, qui avait suivi un stage entre mai et septembre 2021 et est morte en mars 2022. Les deux autres plaignantes ont participé à ce stage d'août 2021 et s'y sont senties en danger.
Plusieurs dizaines de milliers d'euros saisis
Éric Gandon a été placé en garde à vue le 10 janvier 2023, tout comme son fils de 25 ans, qui l'aidait à se faire connaitre. Ils ont été présentés à un juge d'instruction jeudi et ont été mis en examen. Le père a été placé en détention provisoire. Le fils, poursuivi uniquement pour "exercice illégal de la médecine", a été placé sous contrôle judiciaire.
32 000 euros ont été saisis chez le gourou. Ces stages étaient facturés "plusieurs centaines, voire milliers d'euros, sans prise en charge des frais d'hébergement" et duraient d'une à six semaines, précise le parquet. Tous les deux contestent les faits qui leur sont reprochés.
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