: Vidéo Affaire Kerviel : quand une policière enregistre secrètement une magistrate...
La policière de la brigade financière Nathalie Le Roy, chargée d’enquêter sur l’affaire Kerviel, s’est sentie "instrumentalisée" par la Société générale. Désavouée par sa hiérarchie, elle a enregistré secrètement une conversation avec une vice-procureure au cœur du dossier, confirmant ses soupçons… Extrait du magazine "Pièces à conviction" du 22 mars.
La commandante de police Nathalie Le Roy a été désavouée par sa hiérarchie après avoir notamment déclarée que la Société générale l’a "instrumentalisée" quand elle enquêtait sur l’affaire Kerviel. La policière de la brigade financière (2008-2015) reçoit cependant le soutien officieux d’une procureure adjointe, Chantal de Leiris, qui est au cœur de ce dossier.
En juin 2015, l’enquêtrice lui donne rendez-vous dans un café pour l’enregistrer à son insu. Et dans cet enregistrement, la magistrate partage les soupçons de Nathalie Le Roy : "C’est vrai ce que vous dites dans la première affaire qui a éclaté… C’est que vous étiez entièrement manipulée…" affirme-t-elle.
"On lui demande d’être à charge, pas à décharge !"
"La Société générale savait, savait, c’est évident… Et alors, c’est vrai que sur le montant du préjudice, les 4 milliards et quelques… il n’y a aucune expertise", dit Chantal de Leiris. D’après la magistrate, le chef de la section financière du parquet de l’époque voulait que la policière conclue rapidement à la culpabilité du trader Jérôme Kerviel.
Chantal de Leiris précise : "Moi, je me souviens quand vous gériez l’enquête, il me disait sans arrêt 'Mais qu’est-ce que c’est que ça ! On ne va pas passer autant de temps. Non, mais non ! On lui demande d’être à charge, pas à décharge'…" L’enregistrement a été divulgué dans la presse et la magistrate a porté plainte contre la policière pour atteinte à la vie privée.
Extrait de "Affaire Kerviel-Société générale : la justice sous influence ?", une enquête de "Pièces à conviction" diffusée le 22 mars 2017.
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