L'ex-majordome de Liliane Bettencourt mis en examen depuis le 14 mars
La justice a épinglé des journalistes pour avoir rendu public ces écoutes. Le directeur du Point , Franz Olivier Giesbert, et son rédacteur en chef, Hervé Gattegno, ont été mis en examen jeudi dernier pour atteinte à l'intimité de la vie privée. Et deux autres, le directeur de Médiapart , Edwy Plenel, et l'un de ses rédacteurs, Fabrice Arfi, devraient connaître le même sort. Ils sont convoqués à leur tour devant le juge jeudi prochain.
Mais on ignorait surtout que l'ancien majordome de Liliane Bettencourt, à la source de ces enregistrements, avait déjà lui été inquiété. Il a été mis en examen par la juge d'instruction de Bordeaux Valérie Noël, selon une source proche du dossier citée par l'AFP.
Des écoutes comme moyens de preuve
Le tribunal de Paris et la cour d'appel avaient pourtant, dans un premier temps, estimé qu'il n'y avait pas d'obstacle à publier ces enregistrements - même pirates-, qu'au contraire, il était dans l'intérêt du public de connaître la teneur des discussions entre la milliardaire et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. Mais, entretemps, la cour de cassation avait infirmé leurs décisions, estimant que l'information du public n'était pas un motif suffisant pour justifier la publication de ces écoutes, et que ces enregistrements constituaient par eux-même une "atteinte à la l'intimité de la vie privée". Pour autant, leur utilisation comme moyen de preuve a été considérée comme recevable le 31 janvier par la chambre criminelle de la Cour de cassation.
Nicolas Sarkozy "chez les Bettencourt" ?
Entre mai 2009 et mai 2010, Pascal Bonnefoy avait placé un enregistreur dans le salon de l'octogénaire, et enregistré les conversations entre elle et son gestionnaire de fortune ou son ami photographe, François-Marie Banier, à leur insu. Enregistrements qu'il avait ensuite transmis à Françoise Bettencourt Meyers. Selon son avocat Me Antoine Gillot, le majordome aurait surtout le 14 mars, jour de sa mise en examen, raconté au juge d'instruction Jean-Michel Gentil que "Nicolas Sarkozy était venu chez les Bettencourt dans les mois ayant précédé l'élection (de 2007)". Ce juge enquête sur des soupçons de financement frauduleux de la précédente campagne présidentielle de l'actuel chef de l'État.
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