La justice française refuse d'ordonner l'expulsion du Libanais Georges Abdallah, l'un des plus anciens détenus de France
Selon sa défense, un arrêté d'expulsion de France aurait constitué une étape nécessaire en vue d'une possible libération.
Le Libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré en France depuis près de 38 ans, reste en prison. La justice administrative a refusé, jeudi 10 février, d'ordonner l'expulsion de l'un des plus anciens détenus de France, condamné à la perpétuité pour complicité d'assassinat de diplomates américain et israélien en 1987. Cet arrêté d'expulsion de France était, selon sa défense, une étape nécessaire en vue d'une possible libération, alors que Georges Ibrahim Abdallah a vu ses neuf demandes de libération conditionnelle rejetées.
"Aucune disposition législative ou réglementaire, ni aucun principe général, n'impose au ministre de l'Intérieur de prendre une mesure d'expulsion à l'encontre d'un ressortissant étranger, qui toujours en détention, ne constitue pas une menace à l'ordre public", a indiqué le tribunal dans sa décision.
Un détenu libérable depuis 1999
Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 1999. La justice avait répondu favorablement à sa demande de libération en 2013, sous réserve qu'il fasse l'objet d'un arrêté d'expulsion du ministère français de l'Intérieur. Alors place Beauvau, Manuel Valls ne l'a jamais pris. En 2020, Georges Ibrahim Abdallah avait tenté à nouveau sa chance avec Gérald Darmanin. Ses courriers restés sans réponse, il avait alors saisi le tribunal administratif.
"Pas surpris" par la décision du tribunal, son avocat, Jean-Louis Chalanset, a regretté que l'"on tourne en rond" : "Tant qu'il n'y a pas de garantie d'expulsion on ne peut déposer une nouvelle demande de libération". "Une nouvelle fois, le pouvoir politique et exécutif empêche la libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah", a-t-il lancé.
A l'audience fin janvier, la rapporteure publique avait recommandé le rejet de sa requête, sur la base de l'argument repris par le tribunal dans sa décision. "Une telle solution n'est guère satisfaisante, mais aucune autre ne nous paraît envisageable dans le cadre juridique", avait-elle commenté. "Il est bien évident que le maintien en détention" de Georges Abdallah "obéit à des considérations de nature extra-juridiques et qui vous échappe", avait-elle conclu, espérant que sa situation "puisse évoluer par d'autres voies".
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