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La "stratégie d'ensemble" d'Ayrault contre le crime organisé en Corse

Jean-Marc Ayrault, au sortir d'une réunion interministérielle à Matignon, a annoncé 10 mesures pour lutter contre la criminalité organisée en Corse. Dont le renforcement de la lutte contre le blanchiment d'argent.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Tim Chong Reuters)

"La violence et l'affairisme ont atteint dans l'île un niveau qui est sans commune mesure avec les autres régions françaises ". Le Premier ministre, à l'issue de cette courte réunion interministérielle, a commencé par montrer du doigt la Corse, sa délinquance économique et son record de meurtres. 16 en moyenne annuelle depuis 20 ans. 15 (celui de Me Sollacaro compris) depuis le mois de janvier en 2012. "Une situation qui menace les fondements même de la société en Corse ", a-t-il déclaré. 

Priorité à la "lutte contre la blanchiment"

Selon Jean-Marc Ayrault, "les affaires économiques et financières sont à l'origine de la plupart des homicides " dans l'île. Il a donc annoncé un renforcement "de la lutte contre le blanchiment " dans les domaines de l'immobilier ou du sport et dans les procédures de marchés publics et les autorisations d'urbanisme sur le littoral. "10 mesures ont été retenues ", a-t-il indiqué, parmi lesquelles :

La création d'une cellule interministérielle de coordination , pour apporter un éventuel soutien au préfet de Corse, fixer les "axes de contrôle fiscal " en Corse.Le renforcement des moyens d'enquête spécialisés , pour "identifier les circuits mafieux " ou enquêter "sur les mouvements de patrimoine ".La signature d'une circulaire de politique pénale , territoriale, pour associer "étroitement et quotidiennement " les parquets d'Ajaccio et de Bastia, la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille) et le parquet antiterroriste de Paris et "accélérer " le traitement des affaires. La nomination de nouveaux juges d'instruction , pour renforcer le pôle économique de Bastia.  Cette réunion intervient après l'assassinat d'Antoine Sollacaro, avocat entre autre d'Yvan Colonna, il y a six jours. il n'est pas sûr cependant que ces mesures satisfassent les Corses. Paul Sollacaro notamment, le fils de l'avocat assassiné, avocat lui-même, a ce matin, dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, réclamé l'ouverture d'une enquête parlementaire sur le fonctionnement de la Jirs, qu'il juge "responsable de la mort " de son père. Il estime en effet que "certains enquêteurs " ont "caricaturé les avocats ". Or la Jirs est aujourd'hui saisie de l'enquête sur l'assassinat de Me Sollacaro. Elle est aussi l'une des pièces maîtresses de "la stratégie " de Ayrault. 

Les ministres Manuel Valls et Christiane Taubira se rendront sur l'île en novembre. Mais aucune date n'a été encore fixée. 

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