Le célèbre avocat pénaliste Hervé Temime est mort à l'âge de 65 ans, annonce le ministre de la Justice

Le ténor du barreau Hervé Temime est mort à l'âge de 65 ans, a annoncé le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, lundi 10 avril. "Le barreau est orphelin. Hervé Temime vient de nous quitter. Il était un immense avocat. Il a marqué toute une génération par son intelligence, son humanité et son talent. Je pense affectueusement à sa famille et à ses proches", a écrit le garde des Sceaux sur Twitter.

L'avocat, né en 1957 à Alger (Algérie) et arrivé en France à l'âge de quatre ans, a commencé sa carrière en 1979, rappelle l'AFP. Il s'est orienté dans le droit pénal général et droit pénal des affaires, faisant partie de cette génération d'avocats spécialisés dans la défense des cols blancs, avec l'essor des dossiers politico-financiers dans les années 1980-1990. Au cours de sa carrière, Hervé Temime a défendu des clients comme Bernard Tapie, Roman Polanski, François-Marie Banier dans l'affaire Bettencourt, Gérard Depardieu, Alain Afflelou, Jacques Servier, Laura Smet, ou encore Jean-Noël Guérini.

"Le plus brillant"

Son confrère du barreau de Lille Franck Berton a salué "un monument d’avocat". "C’est trop tôt et injuste", a-t-il regretté sur Twitter. Il y a quelques semaines, Hervé Temime avait prononcé l'éloge funèbre de Pierre Haïk, autre ténor du barreau décédé en février à l'âge de 72 ans, rappelle sur Twitter Ariel Goldmann, avocat du barreau de Paris.

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a également rendu hommage à Hervé Temime, saluant "le plus habile, le plus brillant des avocats". "Il avait guidé mes premiers pas au barreau, et inspira tant d’entre nous." Ancienne avocate pénaliste, elle avait exercé sept ans dans son cabinet.

"Ce qui est merveilleux dans notre métier, c'est que nous sommes à une école d'humanité permanente. Pour bien défendre quelqu'un, il faut se mettre dans la peau de chacun, celui que l'on défend, son adversaire, les juges et les jurés", racontait Hervé Temime en 2014, dans l'émission de franceinfo "Tout et son contraire". Il avait fondé l'association des avocats pénalistes en 1991 et a siégé au conseil de l'ordre du barreau de Paris entre 1999 et 2002, selon le site internet de son cabinet situé rue de Rivoli, à deux pas du Louvre.