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Le vigneron bio qui avait refusé de traiter ses vignes condamné

Comme réclamé à l'audience, Emmanuel Giboulot devra payer 1.000 euros d'amende - 500 euros ferme, 500 euros avec sursis. Le viticulteur avait refusé de traiter ses vignes contre la flavescence dorée, comme un arrêté préfectoral l'y obligeait. Il a immédiatement annoncé son intention de faire appel.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

A l'audience, fin février, deux positions de principe s'étaient opposées. Le parquet avait fustigé le non-respect, "par choix idéologique" , de l'arrêté préfectoral ; la défense avait plaidé un principe de précaution "complètement dévoyé" .

Sur quoi s'opposaient-ils ? Sur l'obligation faite aux viticulteurs de Bourgogne de traiter préventivement leurs vignes contre une maladie, la flavescence dorée, véhiculée par un insecte, la cicadelle. Une maladie mortelle pour les vignes, et très contagieuse, qui touche presque tout le vignoble. En Bourgogne, un foyer a été découvert en Saône-et-Loire en 2011, qui a entraîné l'arrachage d'une dizaine d'hectares de vignes.

Pas opposé aux traitements ?

Emmanuel Giboulot, viticulteur bio, sur dix hectares en Côte-de-Beaune et en Hautes-Côtes de Nuits, avait refusé d'appliquer le traitement. "Est-ce que si, pas loin de vos vignes, il y avait eu des vignes touchées par la flavescence dorée, votre décision aurait été la même?" , avait demandé la présidente du tribunal. "Bien sûr, j'aurais traité" , avait-il répondu, pas opposé aux traitements "lorsque c'est nécessaire" .

Ce qui était le cas, selon les autorités. A Pommard, Volnay, Saint-Aubin, Meursault, "on a trouvé de la flavescence dorée" , avait indiqué Jean-Roch Gaillet, le directeur régional de l'Agriculture. Les traitements, avait-il ajouté, avait été fait "en accord total avec la profession, y compris la filière bio. Il n'y a que Giboulot qui n'a pas traité."

La représentante du parquet avait fini par réclamer une peine d'amende, 1.000 euros, moitié ferme moitié avec sursis. Il encourait jusqu'à six mois de prison et 30.000 euros d'amende. Le tribunal de grande instance de Dijon a suivi l'avis du parquet : Emmanuel Giboulot devra payer son amende. 

Enfin, pas tout de suite : il a immédiatement annoncé son intention de faire appel. "Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position" .

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