Leonetti : le docteur Bonnemaison "n'est pas un assassin"
Il est venu défendre sa loi. Le député Jean Leonetti a été entendu ce mardi par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques, à Pau. L'homme, qui a donné son nom à la loi sur la fin de vie, a dit à la barre que selon lui, Nicolas Bonnemaison "n'est pas un assassin ". Pour lui, l'urgentiste de Pau, qui comparaît pour sept empoisonnements, a cependant agi dans "l'illégalité ". Le cardiologue a souligné que Nicolas Bonnemaison avait choisi "la transgression, la plus grave, au droit pénal ". Le député UMP a jugé que le médecin avait violé le droit pénal.
"Il a donné la mort à des malades qui ne le demandaient pas", a-t-il affirmé.
Pour le député de l'opposition, l'urgentiste a pratiqué une médecine qui n'a plus cours, datant d'une époque où les soins palliatifs étaient rares, une médecine "ayant du mal à résister à sa toute puissance " et exercée de manière solitaire.
"Si on fait ça tout seul, un jour on fait une erreur".
Le créateur de la loi a quand même reconnu que face à un patient inconscient on touchait à une "limite ".
"C'est banal à l'hôpital "
Avant Jean Leonetti, un autre médecin est venu à la barre, un anesthésiste, le docteur André. Il a indiqué que ce qu'a fait le docteur Bonnemaison, "c'est banal à l'hôpital ". Pour lui cette période de l'agonie est aujourd'hui une zone grise comme l'a reconnu le député Leonetti.
"Je ne me considère pas comme un médecin tout puissant, …au-dessus des lois", mais comme un médecin "qui essaie de faire le plus humainement son travail ", a quant à lui répliqué Nicolas Bonnemaison, qui est jugé jusqu'au 27 juin.
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