Les "chibanis de la SNCF" demandent justice aux Prud'hommes
A 28 ans, Lahsen Ouabbas quitte la Simca pour rejoindre la SNCF. En cette année 1974, il travaille sur les voies ferrées avec des Français. "On faisait le même travail. Il n'y avait pas de différence. Mais on n'avait pas les mêmes droits" .
Pas le droit de passer les examens pour monter en grade, pas le droit non plus de prendre sa retraite au même âge.
"Les Français partent à 55 ans. Et nous on est obligés de rester jusqu'à 65 ans. Eux ils ont droit à 75% de calcul sur les six derniers mois, et nous on a droit à 50% sur 25 ans". Résultat : Lahsen Ouabbas, 69 ans, touche 700 euros de retraite de moins qu'un cheminot français qui remplit les mêmes critères.
Sans haine ni colère démesurée
Et ce n'est pas la seule différence de traitement. "Nous on payait le train quand on devait se déplacer. Les Français font toute la France sans payer". Sans haine ni colère démesurée, cet homme attend maintenant simplement de la reconnaissance. "Que je sois traité comme un Français avec qui j'ai fait toute ma carrière".
Les avocats réclament en moyenne 450.000 euros par cheminot marocain. Ce qui pourrait faire monter l'addition à 350 millions d'euros pour la SNCF. Le Conseil des Prud'hommes de Paris rendra sa décision le 21 septembre prochain.
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