Les "patrons voyous" de Samsonite attendent le jugement de la cour d'appel
Cinq ans plus tard, 80% des employés n'ont pas retrouvé un travail
stable. S'il n'est pas étranger à la crise, le procès Samsonite est
surtout celui de l'échec d'un projet de reprise. En 2005, le bagagiste
américain Samsonite avait cédé son usine d'Hénin-Beaumont à Jean-Michel
Goulletquer et Jean-Jacques Aurel, pour un euro symbolique. Malgré des
millions d'euros d'aides publiques, leur projet de fabrication de
panneaux solaires ne s'est jamais concrétisé. L'entreprise, qui
employait 205 personnes, a fermé en 2007.
Accusés d'avoir détourné
2,5 millions d'euros et sciemment provoqué la faillite de l'usine, les
trois hommes-clef du dossier ont été condamnés à de la prison ferme en
première instance. Deux ans pour Jean-Michel Goulletquer, le secrétaire
général de l'usine, 18 mois pour le consultant Olivier Walter et un an
pour le PDG Jean-Jacques Aurel. A l'audience, le parquet a demandé la
confirmation de ces peines.
Désaccord sur le rôle de Samsonite
L'avocat général a souligné que le
trio était intervenu dans un cas similaire : la reprise d'une usine
Delsey, dans la somme. Le site a été liquidé en 2006. L'ancien directeur
général de l'usine purge actuellement une peine liée à ses trois
condamnations pour banqueroute ou détournements.
Le ministère
public et les parties civiles divergent sur le rôle de Samsonite.
L'ancien propriétaire conteste toute complicité dans la faillite et les
fraudes. Le parquet juge le groupe américain "*totalement
étranger aux détournements reprochés aux prévenus ". Au contraire,
l'avocat des salariés licenciés considère que Samsonite s'est servi du
projet de reprise comme d'"un leurre, une farce* " pour se débarrasser du
site.
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