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Meurtre d'une journaliste bulgare : un suspect arrêté en Allemagne, le motif professionnel écarté "à ce stade"

Ce Bulgare né en 1997 était déjà recherché pour meurtre et pour viol, selon le procureur général.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un portrait de la journaliste Viktoria Marinova exposé dans la ville de Roussé, en Bulgarie, le 9 octobre 2018.  (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Un homme soupçonné du meurtre et du viol de la journaliste bulgare Viktoria Marinova à Roussé, dans le nord de la Bulgarie, a été arrêté en Allemagne où il s'était enfui, ont annoncé mercredi 10 octobre les autorités bulgares. Le meurtre de Viktoria Marinova, 30 ans, présentatrice sur TVN, une chaîne locale, et dont le corps a été retrouvé samedi sur une allée au bord du Danube, a suscité une vague d'indignation en Europe, faisant craindre un règlement de comptes lié à son travail de journaliste. Toutefois, "les preuves que nous avons à ce stade laissent penser à une attaque spontanée pour abuser sexuellement de la victime", a indiqué lors d'une conférence de presse à Sofia le procureur général Sotir Tsatsarov.

Le suspect, dont l'ADN a été retrouvé sur la scène de crime, a été arrêté sur la base d'un mandat d'arrêt européen, a précisé le ministre de l'Intérieur bulgare, Mladen Marinov. "Nous avons suffisamment de preuves reliant cette personne au lieu du crime et à la victime", a-t-il souligné. Dénommé Severin Krasimirov, ce Bulgare né en 1997 était déjà recherché pour meurtre et pour viol, a précisé Sotir Tsatsarov. Il habitait dans le voisinage et s'est enfui en Allemagne par la route, via la Roumanie, dimanche, au lendemain du crime, a-t-il ajouté.

"Nous continuons à étudier toutes les hypothèses"

Viktoria Marinova s'était récemment intéressée à des allégations de corruption impliquant hommes d'affaires et élus. "A ce stade, nous ne considérons pas que le meurtre soit lié à l'activité professionnelle de la victime, a précisé le procureur général. Mais nous continuons à étudier toutes les hypothèses."

La Bulgarie est régulièrement épinglée pour sa corruption endémique et l'inefficacité de son système judiciaire. Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a ainsi rendu hommage dimanche à "une journaliste courageuse tombée dans la lutte pour la vérité et contre la corruption". La Bulgarie, lanterne rouge de l'UE en matière de liberté de la presse, selon les ONG spécialisées, est classée à la 111e place mondiale sur 180 dans le dernier rapport de Reporters sans frontières (RSF). 

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