Nancy : un ancien professeur de physique-chimie jugé pour avoir extorqué près de 3 millions d'euros à des particuliers
Un ancien professeur de physique-chimie comparaît devant la justice à Nancy, pour avoir fait miroiter à plus de 150 investisseurs des gains importants pour une invention qui n'a jamais vu le jour, rapporte France Bleu Sud Lorraine.
Cet ancien professeur de physique-chimie de l'université de Lorraine comparaît à partir de ce jeudi 18 juin devant le tribunal correctionnel de Nancy. Cet homme de 54 ans est accusé d'escroquerie, mais aussi banqueroute, abus de biens sociaux ou fraude fiscale selon France Bleu Sud Lorraine. Il est soupçonné d'avoir, entre 2009 et 2013, levé 2,8 millions d'euros auprès de particuliers pour financer son invention : une sorte de batterie révolutionnaire. Or, cette invention n'a jamais vu le jour.
Une démonstration impressionnante
La justice l'accuse d'avoir transféré une partie de cette somme, soit 1,7 million d'euros, sur ses comptes personnels. Sur les plus de 150 investisseurs, une cinquantaine se sont constitués parties civiles. Les victimes présumées ont parfois eu du mal à se faire connaître. Il faut dire que l'inventeur s'est montré convaincant, persuadé d'avoir trouvé la poule aux œufs d'or : un système miniaturisé qui permet de stocker l'électricité afin de l'utiliser quand on en a besoin, en quelque sorte la fin des énergies fossiles ou presque.
La démonstration avait lieu dans une salle sécurisée au sous-sol de l'une de ses maisons à Nancy. Une démonstration impressionnante, explique Me Nicolas Pasina, avocat d'une trentaine de parties civiles : "Tout le monde a été subjugué parce qu'il branchait sur le courant de son habitation quelques secondes la boîte en question, qui était cachée sous un drap. Il retirait le cordon d'alimentation, pour réalimenter ensuite des appareils qui consomment énormément d'énergie, notamment une lampe halogène. Cette lampe fonctionnait dix à vingt minutes alors que la batterie avait été rechargée quelques secondes."
Jusqu'à 60 000 euros d'investissement
Le projet "révolutionnaire" avait convaincu plus de 150 personnes, certains investisseurs, appâtés par les gains possibles, avaient même mis 60 000 euros sur la table. Le retour sur investissement n'a pas eu lieu. Certains particuliers ont alerté la justice en 2014, inquiets notamment de ne pas voir l'invention se concrétiser. Les enquêteurs ont mis au jour les dépenses de l'inventeur loin des revenus d'un ancien professeur d'université, achats de propriétés, de voitures de luxe ou encore de voyages.
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