Prières de rue : le Parlement européen lève l'immunité de Marine Le Pen
En décembre 2010, en campagne pour la présidence du FN, devant un public de militants, Marine Le Pen avait vivement critiqué les prières de rue des musulmans : "Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde
guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler,
pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire...C'est une
occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse
s'applique, c'est une occupation. Certes il n'y a pas de blindés, il n'y a pas de
soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitant s".
Une enquête du parquet de Lyon pour "incitation à la haine raciale"
Une déclaration qui avait aussitôt suscité une vive polémique et une plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples. Une plainte qui va donc être suivie de poursuites en justice après la levée par le Parlement européen de l'immunité parlementaire de la présidente du Front national. C'est le parquet de Lyon qui avait demandé la levée de son immunité, dans le cadre de d'une enquête pour "incitation à la haine raciale".
Les eurodéputés ont voté conformément à l'avis rendu par leur commission juridique qui avait estimé que ces propos litigieux n'avaient pas de lien "direct et évident " avec les activités parlementaires de Marine Le Pen.
Une décision biaisée qui "déshonore le Parlement européen" (Marine Le Pen)
Pas "surprise ", Marine Le Pen a dénoncé une décision biaisée qui "déshonore le Parlement européen ". "Moi je suis un cas à part, je ne peux pas être protégée parce que je suis une adversaire politique, et peut-être une adversaire politique encore plus dangereuse que les autres compte tenu de mes résultats dans les sondages ou dans les (législatives) partielles ", a-t-elle réagi, indiquant qu'elle allait se défendre et qu'elle était convaincue que le tribunal lui donnerait raison. Dans un communiqué, le Front national raille "la crainte croissante de l'oligarchie " face à son "irrésistible montée en puissance ".
"Cette procédure s'apparente plus à celle du Soviet suprême de l'ex-Union soviétique qu'à celle d'un parlement respectueux des droits de ses membres ", a également réagi Bruno Gollnisch, collègue parlementaire de Marine Le Pen. En 1998, son père, Jean-Marie Le Pen avait été visé par la même procédure après avoir déclaré que les chambres à gaz nazies étaient "un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale".
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