Procès des attentats de janvier 2015 : Amedy Coulibaly, "je ne lui ai jamais remis de l'argent pour une entreprise terroriste", raconte Amar Ramdani
Après Willy Prévost et Christophe Raumel, c'est au tour d'Amar Ramdani de répondre aux questions de la cour mercredi.
Ce qu'il faut savoir
Les interrogatoires des accusés se poursuivent au procès des attentats de janvier 2015. Après Willy Prévost et Christophe Raumel, c'est au tour d'Amar Ramdani de répondre aux questions de la cour d'assises spéciale mercredi 7 octobre. Cet homme de 39 ans a rencontré Amedy Coulibaly à la prison de Villepinte, où il a été incarcéré de 2010 à 2013. Ils travaillaient à la buanderie avec Nezar Mickaël Pastor Alwatik, un autre accusé. L'enquête a démontré des contacts téléphoniques très fréquents, avec des lignes différentes chaque semaine, entre Amar Ramdani et le terroriste durant les semaines et jours précédant les attentats. Il est soupçonné de lui avoir fourni des armes, après plusieurs déplacements dans la région lilloise avec Saïd Makhlouf pour y rencontrer Mohamed-Amine Fares, deux autres accusés. Son empreinte digitale a été retrouvée sur un billet de 50 euros découvert au domicile d'Amedy Coulibaly.
Christophe Raumel ne connaissait pas Amedy Coulibaly. Ce trentenaire est le seul accusé à comparaître libre et à ne pas être poursuivi pour terrorisme mais pour association de malfaiteurs. Il a croisé la route d'Amedy Coulibaly par l'intermédiaire de Willy Prévost mais n'a jamais été en contact directement avec lui. Il a reconnu avoir participé à l'achat de matériel (gilets tactiques, couteaux, Taser...), de véhicule (le Renault Scénic) et avoir accompagné Willy Prévost pour le retrait du traceur GPS sur la moto utilisée à Montrouge. Mais il a répété à la barre qu'il ne pouvait avoir connaissance des intentions terroristes d'Amedy Coulibaly : "J'accompagnais juste Willy, j'étais juste en lien avec Willy."
Willy Prévost parle de l'emprise d'Amedy Coulibaly. Willy Prévost, ami d'Amedy Coulibaly, a été l'un des premiers suspects interpellés dans ce dossier tentaculaire, après la découverte de son ADN dans la voiture utilisée par Amedy Coulibaly pour se rendre à l'Hyper Cacher. Pendant l'instruction, il a reconnu avoir acheté pour le terroriste du matériel de sécurité, dont trois gilets tactiques et un Taser. Toutefois, il assure que, pour lui, Amedy Coulibay était "un braqueur". Devant la cour, il a parlé de l'emprise que l'homme, qu'il a connu au quartier de la Grande Borne, à Grigny, exerçait sur lui et sur tous ceux qui l'approchaient : "C'était lui le mentor."
Les onze accusés présents interrogés jusqu'au 23 octobre. Âgés de 30 à 68 ans, déjà condamnés à de multiples reprises mais jamais pour terrorisme, ils sont mis en cause pour leur aide présumée à Saïd et Chérif Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attaques à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher. Lors de leurs rares prises de parole depuis l'ouverture de ce procès historique, ils ont "condamné" des actes "monstrueux" et assuré n'avoir jamais adhéré à l'idéologie jihadiste. Trois autres accusés, les frères Belhoucine et Hayat Boumeddiene, sont absents et donc jugés par défaut.