Procès des attentats de janvier 2015 : "Même moi j'avais peur de Coulibaly, c'était un violent, un méchant", assure le père de l'accusé Willy Prévost
Après avoir entendu victimes et enquêteurs, la cour d'assises spéciale de Paris interroge, à partir de lundi, les accusés soupçonnés d'avoir apporté un soutien logistique aux frères Kouachi et à Amedy Coulibaly.
Ce qu'il faut savoir
Ils vont pouvoir s'exprimer plus longuement. Les onze accusés présents au procès des attentats de janvier 2015 sont interrogés à partir du lundi 5 octobre devant la cour d'assises spéciale de Paris. Âgés de 30 à 68 ans, déjà condamnés à de multiples reprises mais jamais pour terrorisme, ils sont mis en cause pour leur aide présumée à Saïd et Chérif Kouachi et à Amedy Coulibaly, auteurs des attaques à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher. Lors de leurs rares prises de parole depuis l'ouverture de ce procès historique, ils ont "condamné" des actes "monstrueux" et assuré n'avoir jamais adhéré à l'idéologie jihadiste. Trois autres accusés, les frères Belhoucine et Hayat Boumeddiene, sont absents et donc jugés par défaut.
Willy Prévost interrogé le premier. Cette sixième semaine d'audience commence par l'interrogatoire de Willy Prévost, ami d'Amedy Coulibaly. Il a été l'un des premiers suspects interpellés dans ce dossier tentaculaire, après la découverte de son ADN dans la Renault utilisée par Amedy Coulibaly pour se rendre à l'Hyper Cacher. Pendant l'instruction, il a reconnu avoir acheté pour le terroriste du matériel de sécurité, dont trois gilets tactiques et un taser mais assure que pour lui, Amedy Coulibay était "un braqueur". Même le père de Willy Prévost avait "peur de Coulibaly". "C'était un violent, c'était un méchant", a-t-il ajouté.
Christophe Raumel interrogé mardi. Il a aidé Willy Prevost dans l'achat de matériel. Christophe Raumel est le seul des accusés à comparaître libre sous contrôle judiciaire, après l'abandon de la qualification terroriste à son encontre. Il encourt dix ans d'emprisonnement. Un expert psychologue et un expert psychiatre complèteront mardi les interrogatoires de ces deux accusés et les auditions de leurs proches.
L'embarras de Farid Benyettou. Entendu samedi comme témoin, l'ex-mentor des frères Kouachi a demandé "pardon" aux familles des victimes et reconnu une "responsabilité morale", sans toutefois convaincre les parties civiles. Il a joué un rôle-clé dans la filière dite "des Buttes-Chaumont", démantelée en 2005, qui visait à envoyer des jihadistes dans les rangs d'Al-Qaïda en Irak. Il a eu comme adeptes les frères Kouachi et Peter Cherif, présenté comme un possible commanditaire de la tuerie de Charlie Hebdo.