Procès des attentats de janvier 2015 : "J’étais tétanisé, mon cerveau et mon cœur étaient en pause", raconte un employé caché dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële
Michel Catalano, pris en otage par les frères Kouachi et son employé, resté caché huit heures et demie sous un évier jusqu'à sa libération par le GIGN, le 9 janvier 2015, sont entendus mercredi après-midi par la cour d'assises spéciales de Paris.
Ce qu'il faut savoir
Le 9 janvier 2015, les frères Saïd et Chérif Kouachi, en pleine cavale après la tuerie de Charlie Hebdo, sonnent à la porte d'une imprimerie à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne. Ils prennent en otage le gérant, Michel Catalano, et se barricadent. Ils ne savent pas qu'un employé est caché sous un évier. Il y restera huit heures et demie, jusqu'à sa libération par le GIGN, après la mort des deux terroristes. Michel Catalano, qui a témoigné de cette journée terrible à plusieurs reprises dans les médias, ainsi que son employé, reviennent sur ces faits devant la cour d'assises spéciale de Paris, mercredi 16 septembre, dans l'après-midi, au procès des attentats de janvier 2015.
Deux gendarmes entendus. Après l'assassinat d'Ahmed Merabet, les tueurs de Charlie Hebdo abandonnent leur véhicule, avec à l'intérieur la pièce d'identité de Saïd Kouachi. La traque des terroristes commence. Les enquêteurs retrouvent leur trace le 8 janvier 2015. Ils viennent de braquer une station-service dans l'Aisne. L'un des employés devait témoigner devant la cour mercredi matin, mais il ne s'est finalement pas déplacé. Selon son avocat, "il a rechuté dans une très grave dépression". Deux gendarmes de la brigade de Dammartin-en-Goële ont également été entendus mercredi, dont celui qui avait tiré sur Chérif Kouachi et l'avait atteint au cou, alors qu'il se trouvait devant l'imprimerie.
Deux jours de traque, avec l'angoisse d'un nouveau carnage. Un enquêteur a relaté mardi à la barre la "course contre la montre" pour retrouver les frères Kouachi, décidés à "mourir en martyr" après l'attaque contre l'hebdomadaire. "Les Kouachi savaient qu'ils allaient mourir", a assuré devant la cour d'assises spéciale de Paris cet ancien responsable de la Sous-direction antiterroriste (Sdat).
Les explications confuses du principal accusé. Depuis une semaine, il promettait de "tout balancer". Ali Riza Polat a attribué, mardi, sa présence dans le box des accusés au témoignage d'un "indicateur" impliqué dans une affaire d'homicide. "Je cherchais des armes pour mes braquages et on vient me chercher pour cette affaire-là", a poursuivi l'accusé, lors d'un monologue ponctué d'insultes et de coups de sang. Ali Riza Polat est le seul des 11 accusés présents au procès des attentats de janvier 2015 à répondre de "complicité" de crimes terroristes. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir servi de "bras droit" à Amedy Coulibaly et d'avoir joué un rôle central dans les préparatifs des attaques de l'Hyper Cacher et de Montrouge, mais aussi celle de Charlie Hebdo.