Procès des attentats de janvier 2015 : le parquet antiterroriste présente ses réquisitions, une phase essentielle pour les victimes.
Les réquisitions du parquet antiterroriste au procès des attentats de janvier 2015 débutent lundi 7 décembre. Les deux avocats généraux prendront la parole jusqu'à demain.
C'est un moment particulièrement attendu dans le procès des attentats de janvier 2015, ayant frappé Charlie Hebdo, une policière municipale à Montrouge et l'Hyper Cacher. Après 48 journées d'audience, les réquisitions des deux avocats généraux du parquet national antiterroriste démarrent lundi 7 décembre. Une phase essentielle pour les victimes. Après les plaidoiries des parties civiles, elles attendent maintenant les réponses judiciaires.
Selon Me Elie Korchia, l’avocat des caissières de l’Hyper Cacher, les réponses ne sont pas venues des accusés : "On a eu beaucoup de fuites, de dissimulations, de mensonges. On s’y attendait un petit peu, malheureusement, cela a été le cas." L’avocat poursuit : "Ce que nous devons aux victimes, ce n’est pas tant la vérité parce qu’elle n’est pas sortie de la bouche des accusés. Mais la vérité judiciaire qui sortira du verdict qui sera rendu par la cour d’assises."
"Les cinq magistrats professionnels qui ont à juger ce procès et analyser le dossier rendront une vérité, la vérité judiciaire."
Elie Korchia, avocat de victimes de l'attentat à l'Hyper Cacherà franceinfo
De leur côté, les victimes de l’Hyper Cacher attendent une requalification des faits pour que le crime antisémite soit reconnu. "J’ai le sentiment que jusqu’à présent, c’était un point marginal du dossier et si ce n’est pas un point marginal du dossier alors il doit entrer dans la procédure" clame Me Patrick Klugman, il représente une dizaine de parties civiles, anciens otages d’Amedy Coulibaly dans l’Hyper Cacher le 9 janvier. "S'il doit entrer dans la procédure, alors les faits qu’ont subis mes clients doivent être requalifiés, c’est un point de droit, car c’est la justice que nous sommes venus réclamer. Pour mes clients, il n’y aura pas de justice si on ne déclare pas qu’ils ont été victimes d’un acte antisémite qui a failli leur coûter la vie."
"J'attendais des réponses"
Lors de ce long procès, le plus important pour les victimes, c’était de pouvoir parler, être entendues estime Michel Catalano, le gérant de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële en Seine-et-Marne, pris en otage par les frères Kouachi en janvier 2015. "J’attendais des réponses à des questions plutôt techniques" explique-t-il. "En fait, ce qui m’a été le plus positif pour me donner la force de continuer, c’est le témoignage de toutes les victimes. Les victimes blessées, les victimes directes, indirectes. Elles ont toutes témoigné et montré à quel point elles étaient meurtries par ce qui s’était passé. C’est ça qui me donne le plus de force et c’est ça que je retiens le plus de ce procès."
Les avocats de la défense des onze accusés plaideront en dernier; à partir de mardi après-midi et le verdict est attendu le 16 décembre. Le procès devait initialement se terminer le 10 novembre. Mais il a été suspendu un mois en raison de l'état de santé d'Ali Riza Polat, diagnostiqué positif au Covid-19.
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