Procès en révision à Nîmes : les accusés espèrent l'acquittement
Deux auditions cruciales ont eu lieu ce mardi, lors du deuxième jour du procès en révision à Nîmes d'Abdelkader Azzimani et Abderrahim El Jabri. Les deux hommes avaient été condamnés à vingt ans de prison pour le meurtre d'un dealer de 21 ans, retrouvé mort après avoir reçu plus d'une centaine de coups de couteaux en 1997.
Les deux hommes, âgés de 48 et 49 ans, auront passé 12 et 13 ans en prison avant de bénéficier en 2009 et 2011 d'une libération conditionnelle. Ils comparaissent libres : après avoir déposé une demande en révision en 2008, le jugement qui les a condamnés a été annulé le 15 mai 2013, après qu'un témoin avait changé sa version des faits. Azzimani et El jabri espèrent obtenir, à l'issue de ce procès, leur acquittement.
Un ancien gendarme défend une enquête imparfaite
Parmi les auditions du jour, celle de Christian Poumarat, directeur de l'enquête lors de la condamnation des deux hommes, ex-capitaine de la Section de recherches de Montpellier. Il a nié des failles pourtant criantes dans ses investigations. Un autre ancien gendarme a par exemple évoqué des scellés non expertisés ou les propos contestables du témoin principal.
A la barre, Christian Poumarat a dit être "convaincu que [Azzimani et El Jabri] sont coupables de complicité ", alors que ses rapports les ont toujours désignés comme auteurs principaux du meurtre du dealer.
Deux nouveaux condamnés mettent les accusés hors de cause
Si la condamnation de Azzimani et El Jabri a pu être annulée en 2013, c'est parce qu'une expertise ADN a mis les enquêteurs sur la piste d'un nouveau suspect, finalement condamné quelques mois plus tard avec un autre homme à vingt ans de réclusion pour assassinat.
Ces deux hommes, Michel Boulma et Héliane Hélaili, ont également été entendus. Ils ont confirmé leur implication et mis hors de cause Azzimani et El Jabri. Boulma a affirmé avoir été présent au moment du meurtre, mais n'avoir donné aucun coup de couteau, et a répondu "non " aux avocats qui lui ont demandé si Azzimani et El Jabri étaient présents. Helaili a lui déclaré vouloir "s'excuser " auprès des deux premiers condamnés. "Ce n'est pas moi qui les ai envoyés en prison, mais j'aurais pu les en sortir ', a-t-il admis.
Le procès en révision se poursuivra ce mercredi avec l'audition des deux accusés, Azzimani et El Jabri, et durera jusqu'à jeudi.
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