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Procès en révision de Marc Machin : l'acquittement requis

Le parquet général a requis jeudi l'acquittement de Marc Machin, 30 ans, rejugé par la cour d'assises de Paris après avoir vu sa condamnation pour meurtre annulée lorsque l'auteur du crime s'est dénoncé. Le verdict de la cour d'assises est attendu dans la journée.
Article rédigé par Rémi Ink
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

Comment allait réagir le ministère public au procès en révision de Marc Machin ? Allait-il définitivement reconnaître l'erreur judiciaire ? Marc Machin a passé près de sept ans en prison pour un crime qu'il n'a pas commis, le meurtre d'une femme au pont de Neuilly en décembre 2001.

Mardi, l'enquête policière a été décortiquée pour tenter de comprendre. Mercredi, Marc Machin a été confronté dans l'émotion à David Sagno, le véritable tueur.

Le parquet a requis l'acquittement 

Jeudi, le parquet général a requis l'acquittement. Marc Machin devrait devenir la huitième personne en France depuis la seconde guerre mondiale à être acquittée d'un crime à l'issue d'un procès en révision.

"Parce que vous n'avez plus aucun doute sur son innocence, vous acquitterez Marc Machin ", a déclaré l'avocate générale, Maryvonne Caillibotte. "La cour de révision lui a redonné sa liberté, redonnez-lui sa dignité ", a-t-elle ajouté.

Jugé coupable à tort 

Marc Machin avait rétracté durant l'instruction des aveux passés en garde à vue, aucune expertise ADN ne l'avait impliqué et une autre femme avait été tuée au même endroit avec un tesson de bouteille, alors qu'il était en détention provisoire.

En mars 2008, un SDF de 33 ans, David Sagno, s'était accusé des deux meurtres. Il avait donné des détails précis sur les crimes et son ADN avait été retrouvé sur les deux victimes. En février 2012, il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.

La condamnation pour meurtre de Marc Machin avait été annulée par la Cour de révision en 2010.

"L'erreur est humaine "

Tout au long de son réquisitoire, qu'elle a commencé en soulignant que l'"erreur est humaine ", l'avocate générale a défendu le travail des différents acteurs de ce dossier et n'a pas présenté d'excuses.

Elle a énuméré les éléments qui avaient conduit les policiers et la justice à conclure à tort qu'il était coupable de meurtre, une "pelote " dont les premier fils avaient été le témoignage d'une femme disant l'avoir vu à proximité du lieu du crime le matin du 1er décembre 2001, et ses aveux en garde à vue.

"Cette décision que l'on sait maintenant fausse était sérieuse et fondée sur les éléments d'un dossier qui lui-même était sérieux." (l'avocate générale)

A l'époque, "Marc Machin par son comportement a rempli tous les vides qu'il y avait dans ce dossier ", a ajouté l'avocate, soulignant "ses coups de gueule, son agressivité, ses maladresses, la violence qu'on sentait en lui ".

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