Propos sur les "nègres", Jean-Paul Guerlain devant la justice
L’un des plus célèbres "nez" du monde, héritier
du fondateur de la marque Guerlain, sera tout à l’heure devant le tribunal
correctionnel de Paris pour des propos jugés nauséabonds.
L’affaire remonte au 15 octobre 2010. Invité du journal de 13 heures de France 2,
Jean-Paul Guerlain, est interrogé sur la manière dont il a créé le parfum
Samsara, en hommage à une femme qu’il a beaucoup aimée. Et sa réponse fuse, sur
un ton badin : "pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre.
Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…Et au
bout d’un 33e essai j’ai trouvé que ça sentait assez bon pour lui
présenter" .
Une phrase qui déclenche un tollé.
Des manifestations sont organisées devant la boutique Guerlain sur les
Champs-Elysées à Paris. Des associations menacent de boycotter les produits de
la marque.
La direction de Guerlain, propriété désormais du groupe LVMH, prend immédiatement ses distances avec Jean-Paul
Guerlain. Elle qualifie ses propos "d’inadmissibles ", rompt le dernier
contrat qui le lie à lui et rappelle que l’homme, âgé de 73 ans, n’est plus
actionnaire de la société depuis 1996 et qu’il n’en est plus salarié depuis 2002.
Jean-Paul Guerlain devrait être présent en personne à la
barre du tribunal pour s’expliquer. Peu après son interview il avait présenté
ses excuses expliquant que ses propos ne reflétaient pas sa pensée profonde
mais relevaient "d’un dérapage hors de propos ".
Un dérapage qui avait également valu à France 2 une mise en demeure de la part
du Conseil supérieur de l’Audiovisuel pour "non-maîtrise" de son antenne.
La présentatrice Elise Lucet, qui interrogeait l'ex-parfumeur, était restée sans réaction.
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