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Rats à la prison de Fresnes : la justice oblige l'Etat à prendre des mesures

Le tribunal administratif de Melun a donné gain de cause jeudi 6 octobre à l'Observatoire international des prisons (OIP) qui dénonçait l'inertie de l'Etat face à la présence de rats et autres nuisibles à la prison de Fresnes (Val-de-Marne).

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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La prison de Fresnes (SEBASTIAN KUNIGKEIT / DPA)

Le tribunal administratif de Melun a donné raison jeudi 6 octobre à l'Observatoire international des prisons. L'OIP avait saisi en urgence la justice pour se plaindre de la présence d'animaux et d'insectes nuisibles au centre pénitentiaire de Fresnes, malgré de nombreux signalements. 

La nécessité de travaux n'est pas niée par l'Etat

L'OIP avait saisi la justice en référé afin de réclamer des mesures d'urgence contre la présence massive de rats, cafards et autres nuisibles au sein du centre pénitentiaire de Fresnes. L'Observatoire, avec de nombreux témoignages à l'appui, dénonçait l'atteinte à la dignité des détenus. La justice a ordonné à l'Etat de procéder au bétonnage des zones sableuses, de reboucher les égouts par lesquels s'infiltrent les rats et d'intensifier la dératisation. 

En déplacement à Agen avec le Premier ministre, le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas a déclaré "prendre la condamnation comme une invitation à continuer les efforts", en précisant que "la réalité n'a pas été niée par l'Etat". Le ministre de la Justice a ajouté que "150 millions [d'euros] sont prévus dans le budget de cette année pour l'entretien des bâtiments publics". "L'Etat ne met que 50 millions depuis près de 20 ans. Il arrive un moment où l'absence d'entretien se traduit par des dégradations", a ajouté le ministre.

L'obligation d'aller en justice regrettée par l'OIP

L'avocat de l'OIP, Patrice Spinosi, a estimé "désolant d'en arriver à saisir le juge, pour obtenir des mesures justes humaines". "Il est inacceptable qu'en France il puisse y avoir des établissements pénitentiaires qui soient infestés de rats, comme c'était le cas pour les Baumettes [à Marseille] et comme c'est aujourd'hui le cas pour Fresnes", a ajouté le défenseur.

"Il est désolant d'en arriver à saisir le juge" : réaction de Maitre Patrice Spinosi, avocat de l'OIP

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