Reçu à l'Élysée, Denis Sassou Nguesso dénie à la France "le droit" d'enquêter sur les biens mal acquis
Au cœur de l'affaire dite "des biens mal acquis",
trois chefs ou anciens chefs d'État africains. Deux juges parisiens s'intéressent
sur les conditions dans lesquelles un très important patrimoine immobilier et
mobilier aurait été acquis en France par l'ancien président gabonais Omar
Bongo, le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang et Denis Sassou
Nguesso, le président congolais.
Ce dernier a été reçu ce lundi par François Hollande à l'Élysée.
Signe des relations fraîches entre les deux pays, le président français n'a pas
descendu les marches du perron pour accueillir son homologue se contentant
d'échanger une brève poignée de main. À l'issue de la réunion, Denis Sassou
Nguesso a évoqué ce sujet des "biens mal acquis".
"Le principe de non-ingérence" (Denis Sassou Nguesso)
Il a
ainsi dénié à la justice française "le droit" d'enquêter sur les "biens mal
acquis", estimant qu'il s'agissait d'une entorse au principe de
non-ingérence. "Ce que nous voulons rappeler, c'est que le principe auquel
nous avons tous souscrit au plan
international est celui de la non-ingérence dans les affaires intérieures" ,
a-t-il déclaré.
Interrogé par un
journaliste qui lui demandait si cette affaire lui empoisonnait la vie et
l'empêchait de dormir, Denis Sassou Nguesso a répondu d'un lapidaire :
"Certainement pas". Dans un communiqué, la présidence française a indiqué
qu'il avait "été convenu de poursuivre le développement des relations
économiques entre la France et le Congo" mais "dans un cadre de
transparence renforcé".
Des représentants de
l'opposition congolaise en France et d'ONG ont critiqué le revirement opéré par
les socialistes. Quand il était dans l'opposition, le PS avait vivement
critiqué Nicolas Sarkozy pour avoir reçu le président congolais. Ainsi Kader
Arif – désormais ministre aux Anciens combattants – avait raillé le
"caractère hautement symbolique" de cette visite, "alors que l'enquête
sur l'affaire des 'biens mal acquis' dans laquelle il serait impliqué se
poursuit en France".
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