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Squarcini attaque ceux qui l'appellent "l'espion du président"

Le patron des services secrets français porte plainte contre les auteurs et l'éditeur de "L'espion du président". Le livre publié aujourd'hui l'accuse d'enquêter sur la presse et l'opposition. L'un des trois journalistes à son origine se dit "très, très très serein".
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Philippe Wojazer Reuters)

"Je ne suis l'espion de personne ", corrige-t-il dans un communiqué. Bernard Squarcini, le patron de la Direction du renseignement intérieur va porter plainte en diffamation contre les auteurs et l'éditeur du livre "L'espion du président". Il y aura très certainement un procès, c'est la normale dans ce type de dossier, mais la procédure n'aboutira qu'après la présidentielle.

Dans "L'espion du président" (éditions Robert Laffont), les journalistes Olivia Recasens, Didier Hassoux et Christophe Labbé affirment que la DCRI a été "dévoyée" de ses missions de renseignement. Sur la base de témoignages anonymes, ils estiment que le service est "instrumentalisé" au profit politique de l'Elysée.

"Nous sommes très, très, très sereins , a réagi l'un des trois auteurs de l'ouvreage, Christophe Labbé, journaliste au Point. On a fait un travail extrêmement sérieux et extrêmement recoupé ".

Plaintes contre plaintes

Le livre assure notamment que Mediapart "a fait l'objet en 2010 d'une enquête poussée du renseignement intérieur ", suite à l'affaire Bettencourt. La réaction du site n'a pas tardé, par l'intermédiaire de son fondateur Edwy Plenel : "Mediapart va évidemment saisir la justice de ces faits nouveaux afin que toute la vérité soit faite sur cet espionnage et que ses auteurs en répondent, ceux qui l'ont ordonné, comme ceux qui ont exécuté cet ordre illégal ".

Le patron de la DCRI a été mis en examen en octobre, soupçonné d'avoir tenté de découvrir illégalement les sources de journalistes du Monde travaillant sur l'affaire Bettencourt.

Le "soutien" des syndicats et du ministère

Le syndicat Synergie a apporté son "soutien " aux agents de la DCRI. Les policiers "ne sauraient être assimilés à des voyous agissant pour le compte " d'"intérêts obscurs et illégitimes ", tonne le second syndicat d'officiers de police.

Ce matin, Claude Guéant a aussi démenti "que la DCRI soit un instrument politique au service du pouvoir. C'est absolument faux. La DCRI n'écoute pas de personnalités politiques, évidemment non ", a martelé le ministre de l'Intérieur, sur France Inter. Il a lui-même insisté sur les implications politiques du dossier : "Vous ne m'empêcherez pas d'observer qu'en ce moment, il y a une sorte de mise en cause systématique de ceux qui sont censés avoir la confiance du président de la République ".

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