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Terrorisme : "On est confronté à des individus isolés" (procureur Molins)

François Molins, procureur de la République de Paris, était l’invité de France Info ce lundi, jour d’une réunion internationale des magistrats antiterroristes. Il a expliqué que les profils des terroristes avaient changé.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (François Molins, procureur de la République de Paris © Maxppp)

Ce lundi se tient à Paris une réunion internationale des magistrats antiterroristes. François Molins, procureur de la République de Paris, y participera. Sur France Info, il est revenu sur l’attentat déjoué à Villejuif et sur le profil des nouveaux terroristes.

Actuellement, trois personnes sont en garde à vue. "Ces gardes-à-vue confirment " que le suspect "est passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisation terroristes" . Sid Ahmed Ghlam "a agi en bénéficiant d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement. L'enquête va s'attacher à déterminer tout cela ".

 

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Pour François Molins, ce sommet international à Paris est essentiel. "Les terroristes font fi des frontières. Ils utilisent certains pays pour se rendre dans d'autres. La coopération internationale en matière judiciaire est un facteur majeur de réussite ou d'échec des investigations. Cela peut coincer lorsque l'on a à travailler avec des pays qui n'ont pas une volonté suffisante de coopération ou qui ont un système juridique tellement différent du nôtre que cela peut rendre difficile ce type d'entraide" .

Le risque zéro n’existe pas

Le procureur de la République de Paris a tenté d’expliquer pourquoi il était sit dur de contrer la menace terroriste. "Le risque zéro n'existe pas parce que les services de renseignements travaillent sur beaucoup de personnes. Il y a près de 1.600 personnes suivies par la DGSI en raison de leur implication en Syrie. A côté de cette frange, il y a des milliers de personnes qui développent des signaux faibles et rendent leur détection particulièrement difficile pour l'ensemble des services. C'est là que l'on peut être confronté à des cas comme Sid Ahmed Glam qui avait fait l'objet d'un entretien administratif et à l'égard duquel les services avaient fait leur travail mais n'avaient pu déceler de signes qui auraient nécessité un suivi plus important ".

"On n'est plus confronté à des cellules mais à des individus isolés" (François Molins sur France Info)

Des personnes menaçantes qui sont donc difficiles à détecter. "On n'est plus confronté à des cellules mais à des individus isolés sous forme de radicalisation qui vont agir en se fondant dans la population. On connait une technique, la Taqiya qui consiste à dissimuler ses croyances et sa radicalisation pour mieux surprendre et mieux passer à l'acte", explique François Molins.

Terrorisme : "On est confronté à des individus isolés" (le procureur Molins avec Nicolas Teillard)

Concernant la loi sur le renseignement qui fait débat en ce moment à l’Assemblée nationale, François Molins estime : "Sur un plan de liberté, elle est compatible avec les valeurs fondamentales qui sont les nôtres en France. Elle apporte un plus à la situation d'aujourd'hui où rien n'est prévu. Cela va permettre de sortir de la zone de non-droit et de prévoir des droits pour les personnes qui peuvent être concernées. Droits qui n'existent pas aujourd'hui. C'est une loi cadre qui répond à un vrai besoin ".

 

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