: Vidéo "13h15". Quand l'affaire Buffet-Bontems relance le débat sur la peine de mort en France
Le double crime commis dans la centrale de Clairvaux en septembre 1971, lors de la prise d’otages effectuée par les détenus Claude Buffet et Roger Bontems, horrifie la France. Un débat violent oppose alors partisans de la peine de mort et abolitionnistes… Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 15 octobre.
Le 21 septembre 1971, Claude Buffet et Roger Bontems, deux détenus emprisonnés à la centrale de Clairvaux, dans l'Aube, ont le projet de s'évader. Toute la journée, ils prennent trois personnes en otage. La police donne l'assaut dans la nuit. Buffet tue une infirmière et un gardien de prison. Bontems, complice, assiste à la scène. Alors, l’affaire prend vite une dimension qui la dépasse...
Après ce double crime, "l’opinion publique semble peu portée sur les nuances, donc, à l’indulgence, et nul ne peut dire dans quel climat se déroulera le procès", note un commentateur. Avant même sa tenue, du 26 au 29 juin 1972 devant la cour d'assises de l’Aube, l’atmosphère est alors particulièrement défavorable à l’abolition de la peine de mort.
"On devrait le pendre sur une place publique"
"Ces gens qui donnent la mort la méritent aussi"; "Celui qui a tué quelqu’un sciemment doit être tué. On devrait le pendre sur une place publique"; "Je dis que je suis pour la peine de mort"; "Parfait !" enregistrent les micros que tendent les journalistes à cette époque. Des débats sur l’abolition de la peine capitale sont organisés à la télévision, quand 53% des Français sont contre, 39% pour et 8% restent sans opinion.
Le président de la République Georges Pompidou (1969-1974), qui a gracié tous les condamnés à mort depuis qu’il est à l’Elysée, est interrogé, en septembre 1971, sur l’affaire de Clairvaux et la question de la peine de mort. Il répond par une pirouette : "Il y a une quinzaine d’années, un homme a tué sa femme. Il fut condamné à mort et gracié. Sa conduite en prison fut exemplaire au point qu’il sortait de prison douze ou treize ans après sa condamnation. Et voici le drame : deux après, il tuait sa nouvelle femme. Alors, monsieur ? Alors ? Bienheureux ceux qui résolvent les problèmes en cinquante lignes…" Les deux hommes seront guillotinés à la prison de la Santé au petit matin du 28 novembre 1972.
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