Cet article date de plus de trois ans.

Vidéo François Molins ne comprend pas "que des politiques s'associent à des manifestations où on remet en cause l'indépendance de la justice"

Publié
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo
Radio France

 "Alors que la justice devrait être une ambition, c'est en train de devient un enjeu", déplore le procureur général près la Cour de cassation.

"Autant je peux comprendre que des hommes politiques aillent à une manifestation pour soutenir des policiers parce qu'ils sont l'objet d'attaques et d'agressions qui sont absolument intolérables, autant je ne peux pas comprendre que des hommes et des femmes politiques s'associent à des manifestations où on remet en cause la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et le rôle du juge", a réagi mardi 8 juin sur France Inter François Molins, procureur général près la Cour de cassation. Il était interrogé sur la manifestation policière qui s'est déroulée le 19 mai devant l'Assemblée nationale.

François Molins assure ne pas "se retrouver dans ce dialogue qui consiste à opposer la justice à la police". "Elles ont des responsabilités différentes, mais travaillent pour la même chose", ajoute-t-il. Pour François Molins, "sur le terrain, les procureurs et la police judiciaire travaillent très bien, ils ont un objectif commun de prévenir la récidive et de faire reculer la délinquance".

Une montée de la violence "incontestable"

Interrogé sur le constat établi mi-mai, sur France Inter, par le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, d'une montée de la violence dans la société française, François Molins admet l'avoir aussi constaté sur le terrain. "Il est incontestable qu'il y a une montée de la violence depuis ces dernières années", explique-t-il. D'après le procureur général de la Cour de cassation, "il y a plus de violence qu'avant, dirigée contre les personnes les plus vulnérables, souvent les personnes âgées ou les femmes, avec une influence croissante de la drogue et de l'alcool et un trafic de stupéfiant qui vient pourrir beaucoup de chose".

S'il partage ce constat, il admet également qu'"il y a sûrement une instrumentalisation politique" de la justice "à l'approche des présidentielles". "Alors que la justice devrait être une ambition, c'est en train de devient un enjeu", déplore-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.