La Suisse refuse le SMIC à 3.240 euros
C’était un vote prévisible : dimanche, les Suisses ont confirmé leur refus d’adopter un smic à 4.000 francs suisses (3.240 €), soit le salaire minimum le plus élevé du monde. Une mesure dont ils redoutaient les conséquences sur le taux de chômage : les entreprises auraient pu réduire leurs embauches afin d’encaisser la hausse.
Le but de la mesure, soumise au vote à l’initiative de la gauche et des syndicats, était d'empêcher les pressions à l’emploi et réduire le recours à une main d’oeuvre étrangère.
La peur du chômage
Les Suisses ont largement rejeté la proposition en votant le "Non" entre 63% et 74% selon les cantons, selon les premiers chiffres de l'institut de sondage suisse GFS.bern. Ils s’opposent au concept du salaire minimum uniforme, qui heurte la conception actuelle d’un salaire minimum négocié dans chaque secteur et plus adapté aux réalités de chaque métier.
Dans le contexte de crise actuelle, les Suisses craignaient également de voir augmenter leur taux de chômage (actuellement à 3,3%, l’un des plus bas en Europe) à l’arrivée de ce salaire minimum à 18 euros de l’heure.
Plusieurs pourvoyeurs de petits boulots comme le supermarché hard-discount Lidl sont cependant déjà alignés sur un salaire minimum de 4.000 francs suisse depuis fin 2013.
A titre de comparaison, le SMIC brut en France se monte au 1er janvier à 1 445,38 euros par mois (9,53 euros de l’heure), soit deux fois moins que le SMIC proposé en Suisse. En Allemagne, le futur salaire minimum s'élèvera à 8,50 € de l'heure et en Espagne il se situe déjà à 5,50 €.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.