Hausse des agressions homophobes : Stop Homophobie compte "demander l'ouverture d'une mission ministérielle"
L'association Stop Homophobie note une augmentation des actes homophobes. Son porte-parole, Arnaud Boisseau, demande ce jeudi sur franceinfo "une mission ministérielle".
"On compte interpeller le nouveau ministre de l'Intérieur et demander l'ouverture d'une mission ministérielle, et d'une vraie concertation", a indiqué jeudi 18 octobre sur franceinfo Arnaud Boisseau, le porte-parole de l'association Stop Homophobie. Il évoque une hausse inquiétante des actes homophobes ces dernières semaines. En outre, selon lui, pour aider l'enregistrement des plaintes, "il faut sans doute aussi installer dès l'école policière une vraie formation sur les questions LGBT."
franceinfo : Vous ressentez une vraie insécurité ?
Arnaud Boisseau : Le sentiment d'insécurité c'est celui des victimes qui se font agresser, et qui ensuite ne sont pas entendues par les services de police. La personne qui est supposée vous apporter un soutien va généralement vous dissuader de porter plainte. Ou alors, plus grave, tenir des propos qui vont aller du "Est-ce que vous ne l'avez pas un peu cherché ?" à "De toute façon, cette plainte sera classée sans suite". Dans la charte de la police, il y a cette obligation d'enregistrer une plainte (…). On compte interpeller le nouveau ministre de l'Intérieur et demander l'ouverture d'une mission ministérielle et une vraie concertation. Il faut sans doute aussi installer dès l'école policière une vraie formation sur les questions LGBT.
Vous avez le sentiment d'une augmentation des agressions homophobes ces dernières semaines à Paris ?
Deux chiffres attirent notre attention. En 2017, nous avons eu 8 000 signalements à Stop Homophobie. Cette année, nous sommes déjà à 9 000 signalements, 200 plaintes déposées, 60 victimes que l'on accompagne. Il y a aussi les chiffres de SOS Homophobie, qui font état d'une progression de 15% des signalements.
Y-a-t-il un effet de loupe ces derniers jours grâce aux réseaux sociaux ?
Ce qui est certain, c'est que les victimes ne se sentent pas toujours entendues par les services de police judiciaire. Elles utilisent d'autres passerelles et les réseaux sociaux sont devenus un espace de communication qui leur permet d'être entendus et compris par des personnes qui s'intéressent à leurs cas. Et cela explique sans doute pourquoi les victimes publient leurs photos, leurs histoires et leurs agressions.
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