Hongrie : le parlement adopte une loi interdisant la "promotion" de l'homosexualité auprès des mineurs
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán multiplie les restrictions visant les personnes LGBT.
Le parlement hongrois a adopté mardi 15 juin un texte interdisant la "promotion" de l'homosexualité auprès des mineurs, suscitant l'inquiétude des défenseurs des droits, alors que le gouvernement souverainiste du Premier ministre Viktor Orbán multiplie les restrictions visant les personnes LGBT. En décembre 2020, l'exécutif avait déjà interdit de facto l'adoption par les couples de même sexe.
Avec le texte, les programmes éducatifs ou les publicités de grands groupes solidaires des minorités sexuelles et de genre, comme celle de Coca-Cola représentant un couple d'hommes qui avait suscité en 2019 des appels au boycott, ne seront plus autorisés. Des séries comme Friends ou des films comme Bridget Jones, ou Billy Eliot, dans lesquels l'homosexualité est évoquée, pourraient également être interdits aux mineurs, s'alarment les ONG.
"Nouvelle ère" culturelle
"Ces propositions vont stigmatiser davantage encore les LGBT, les exposant à une plus grande discrimination dans ce qui est déjà un environnement hostile", a commenté dans un communiqué le directeur d'Amnesty International en Hongrie, David Vig, faisant un rapprochement avec la loi russe qui punit tout acte de "propagande" homosexuelle destinée aux plus jeunes.
Des milliers de personnes étaient descendues lundi soir dans les rues de Budapest pour fustiger les "cruelles campagnes politiques" du pouvoir. Viktor Orbán, qui a promis l'instauration d'une "nouvelle ère" culturelle visant à défendre les valeurs chrétiennes et traditionnelles, a durci au fil des années la législation contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres.
La Hongrie, membre de l'Union européenne (UE) depuis 2004, dont la charte des droits fondamentaux interdit toute discrimination basée sur l'orientation sexuelle, est régulièrement accusée par Bruxelles d'atteintes à l'Etat de droit. Avant le retour au pouvoir de Victor Orbán en 2010, c'était pourtant l'un des pays les plus progressistes de la région : l'homosexualité y avait été dépénalisée dès le début des années 1960 et l'union civile entre conjoints de même sexe reconnue dès 1996.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.