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La violence anti-LGBT+ à son plus haut niveau en Europe depuis dix ans, selon un rapport

La branche européenne de l'Association internationale lesbienne, gay, bisexuelle, trans et intersexe s'inquiète de la montée de la violence, physique et psychologique, contre les personnes LGBT+ dans 54 pays d'Europe et d'Asie centrale.
Article rédigé par franceinfo
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Deux personnes se recueillent à Oslo (Norvège) le 25 juin 2022, après l'attaque d'un bar LGBT+ qui a fait deux morts et plus de 20 blessés. (SERGEI GRITS / AP)

Un appel à "mettre un stop aux discours de haine". La violence contre les personnes LGBT+ a atteint son plus haut niveau depuis dix ans en Europe et en Asie centrale, selon un rapport (en anglais) de la branche européenne de l'Association internationale lesbienne, gay, bisexuelle, trans et intersexe (Ilga-Europe), publié lundi 20 février. Cette violence prend la forme "d'attaques planifiées et de suicides" alors que se répandent "des discours de haine de la part de politiques, de responsables religieux, d'organisations de droite et d'éditorialistes", explique un communiqué de presse (en anglais) de l'organisation.

Le rapport couvre 54 pays d'Europe et d'Asie centrale, ainsi que quatre institutions européennes. Il compile des informations disponibles en ligne et s'appuie sur le travail d'activistes et d'experts nationaux.

Les violences contre les personnes LGBT+ incluent notamment "deux attaques terroristes". La première a eu lieu à Oslo (Norvège), où un homme a ouvert le feu devant un bar LGBT+ le 24 juin, faisant deux morts. Le 13 octobre, c'est à Bratislava (Slovaquie) qu'un homme a abattu deux personnes, là aussi dans un bar LGBT+, comme le rappelle Le Monde. Le rapport recense également de nombreux suicides, y compris "dans des pays où l'on pense que les personnes LGBT+ sont acceptées progressivement", explique ainsi Evelyne Paradis, la directrice de l'Ilga-Europe, citée dans le communiqué de presse. L'organisation cite en exemple le cas d'un jeune couple gay arménien, qui s'est suicidé après avoir été "outé" sur les réseaux sociaux et avoir subi du harcèlement en ligne.

Une hausse des discours de haine de la part de politiques

Selon l'Ilga-Europe, les discours de haine, en forte augmentation, ne proviennent pas que d'organisations extrémistes. "Nous avons la preuve que les discours de haine anti-LGBT+ ne sont pas seulement l'apanage de leaders à la marge ou d'autocrates", poursuit Evelyne Paradis. Des propos haineux de la part de politiques ont ainsi été rapportés dans 23 pays en Europe, dont la France. Le Royaume-Uni et quatre pays sont aussi pointés du doigt spécifiquement pour une augmentation des discours anti-trans et "une couverture médiatique hostile".

L'Ilga-Europe note cependant que "les condamnations pour crime de haine sont en augmentation" dans dix pays européens, notamment en France. Une bonne nouvelle, selon l'association, qui enjoint les responsables politiques à "mettre un stop aux discours de haine". "En Europe, de nombreux politiques ont réagi avec horreur aux meurtres de personnes LGBT+, mais même si ces expressions de solidarité sont nécessaires, elles ne s'intéressent pas au fondement du problème, qui est la prolifération de discours de haine anti-LGBT+ pour un bénéfice politique", conclut Evelyne Paradis.

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