Paris : des milliers de personnes manifestent après plusieurs agressions homophobes
Cette manifestation a eu lieu après une série d'agressions homophobes dans la capitale, ces dernières semaines.
"Stop aux LGBTphobies", pour le droit d'"aimer librement"... Dimanche 21 octobre, quelques milliers de personnes se sont rassemblées à Paris après une série d'agressions homophobes dans la capitale. Environ 3 000 personnes étaient présentes, selon la police. L'une des dernières agressions en date a eu lieu mardi. Guillaume Mélanie, président d'Urgence Homophobie, une association d'aide aux étrangers LGBT en danger dans leur pays, a été frappé à la sortie d'un restaurant.
Beaucoup de monde au rassemblement contre les #LGBTphobies, place de la République. Ne pas condamner, ne pas agir contre les actes de #LGBTphobies, au plus haut niveau de l'Etat, c'est se faire complice des violences. Assez des annonces, agissons !!! ️ #homophobie pic.twitter.com/uflEWu1xWK
— David Belliard (@david_belliard) 21 octobre 2018
Présent à la manifestation, l'œil encore marqué par un coquard, il s'est félicité d'une "libération" de la parole. Après son agression, il avait posté sur Twitter une photo de son visage tuméfié. "Avant on se culpabilisait, aujourd'hui on se montre", a-t-il dit.
"On ne peut pas encore aimer librement en France"
"C'est assez incroyable qu'en 2018 il y ait encore ce genre de problèmes et qu'on doive venir place de la République pour réclamer des droits", a dit à l'AFP Benoît, 39 ans, venu témoigner sa "solidarité envers les victimes" et "mettre un coup de pression sur les autorités". "On ne peut pas encore aimer librement en France aujourd'hui", a déploré à ses côtés, Pierre, un Parisien de 40 ans.
Mobilisation impressionnante contre les #LGBTphobies Place de la République à Paris. La place est pleine à craquer, contre la haine. #VivreSansHaine #LibreEtVisible pic.twitter.com/K3RrJxEKyL
— SOS homophobie (@SOShomophobie) 21 octobre 2018
Comme eux, Olivia et Philippine, 25 et 26 ans, racontent à l'AFP avoir subi des "agressions verbales, des insultes". Il y a "les parents qui tirent leur enfant de l'autre côté de la rue" ou celui qui leur lance "qui fait l'homme chez vous ?" Résultat : "On se restreint dans nos déclarations en public, on ne le fait que dans des lieux 'safe', fermés", disent-elles.
Une "campagne nationale" de sensibilisation contre les LGBTphobies
Joël Deumier, président de SOS Homophobie, a réclamé d'urgence une "campagne nationale" de sensibilisation contre les LGBTphobies et que toutes les paroles LGBTphobes, qu'elles viennent "du pape, de la Manif pour tous ou de Marcel Campion", soient "systématiquement" condamnées par le gouvernement.
Les victimes de LGBTphobies, d’agressions ou d’insultes, lèvent le poing. pic.twitter.com/QssVClsm6u
— Romain Burrel (@RomainBurrel) 21 octobre 2018
"Il y a une agression physique homophobe tous les trois jours en France", a-t-il rappelé. A Paris, les actes à caractère homophobe entre janvier et septembre sont en baisse de 37% par rapport à 2017 sur la même période (74 faits constatés contre 118), selon la préfecture de police.
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a appelé mercredi à "un sursaut collectif" et invité les services de la préfecture de police, du procureur de Paris, de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) ainsi que les associations à une réunion sur le sujet.
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