Plusieurs dizaines de policiers manifestent à Tours et Bordeaux
Ils protestaient notamment après les "allusions injustifiées du chef de l'Etat visant à décrédibiliser la police républicaine coupable selon lui de contrôles au faciès et/ou de violences inadaptées", a expliqué un cadre du syndicat Alliance police nationale.
Nouvelles manifestations de policiers, trois jours après un rassemblement au pied de l'Arc de triomphe, à Paris. Une quarantaine d'entre eux se sont rassemblés, jeudi 17 décembre, à Tours (Indre-et-Loire) pour protester contre une décision de justice, et une centaine à Bordeaux (Gironde) pour exprimer leur "ras-le-bol" après les propos d'Emmanuel Macron.
A Bordeaux, les policiers, arrivés en convoi de camions et voitures sirènes hurlantes, se sont rassemblés à la lumière des gyrophares sur le parvis de l'hôtel de ville, où ils ont entonné une Marseillaise, peu après 21h30, à l'heure de la jonction des équipes de jour et de nuit.
Répondant à l'appel du syndicat Alliance police nationale, ces policiers de nuit venus de la métropole de Bordeaux et des départements de Charente et du Lot-et-Garonne entendaient dénoncer les "allusions injustifiées du chef de l'Etat visant à décrédibiliser la police républicaine coupable selon lui de contrôles au faciès et/ou de violences inadaptées", d'après le syndicat.
« Il y a des policiers qui sont suivis et identifiés chez eux à Villeneuv-sur-Lot, Saint-Jean-de-Luz et même Bordeaux » explique Philippe Dosba, secrétaire régional Alliance Police Nationale. pic.twitter.com/OUznUFgPhh
— France Bleu Gironde (@Bleu_Gironde) December 17, 2020
"Une claque = six mois de sursis"
A Tours, les fonctionnaires ont manifesté à 21h30 devant le palais de justice après la condamnation en début de semaine d'un de leur collègues à six mois de prison avec sursis et interdiction d'exercer pendant 18 mois pour avoir giflé un homme lors d'une intervention. A la barre, le policier avait dit avoir procédé à un geste de réanimation, "une stimulation faciale pour ranimer l'individu".
"La décision qui a été prise par le tribunal est injuste et disproportionnée. Aujourd'hui, ses collègues de travail viennent matérialiser leur colère", a déclaré David Debono, du syndicat Unité SGP Police FO. Un officier en tenue a été enchaîné devant le palais de justice. "Une claque = six mois de sursis" ou "100% coupable", pouvait-on lire sur des pancartes.
Ces policiers qui manifestent pourraient-ils être sanctionnés ? Impossible de l'anticiper. De leur côté, ceux qui ont manifesté à Paris au pied de l'Arc de Triomphe seront convoqués par leur hiérarchie, à l'initiative du préfet de police Didier Lallement, selon France Bleu Paris.
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