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Mariage pour tous : les opposants ne veulent "pas lâcher la rue"

Nouvelle journée de mobilisation ce dimanche à Paris contre le mariage pour tous. Des dizaines de milliers de personnes sont attendues dans les rues de la capitale à deux jours du vote solennel à l'Assemblée. Une manifestation sous haute surveillance après les récents débordements. Manuel Valls est allé inspecter en personne le dispositif de sécurité. Une manifestation concurrencée par un autre rassemblement à Paris, mais contre l'homophobie.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Franceinfo (Franceinfo)

Les organisateurs de la "Manif pour tous" espèrent
mobiliser entre 30.000 et 50.000 pour cette nouvelle journée de rassemblement
contre le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. C'est bien
moins que le 24 mars dernier (entre 300.000 et 1,4 million de manifestants),
mais "il s'agit d'un rassemblement régional, contrairement à notre
dernière manif qui était nationale
", explique Frigide Barjot.

Pour la porte-parole des
organisateurs, le nombre n'est d'ailleurs pas déterminant. Il s'agit surtout de
maintenir la pression sur le gouvernement et la majorité deux jours avant le
vote solennel du projet de loi
à l'Assemblée nationale. 

Ne "pas lâcher la rue" et éviter les débordements

"Il ne nous reste que quelques jours, donc on ne va pas
lâcher la rue maintenant
", lance Albert Dumont, responsable de
l'organisation de la "Manif pour tous", qui par à 14h30 de la
place Denfert-Rochereau pour se rendre sur l'esplanade des Invalides. C'est là,
à quelques encablures de l'Assemblée nationale, que les opposants au mariage
pour tous se sont réunis ces derniers jours pour des "veillées" de
protestation. Des rassemblements marqués par des affrontements violents avec
les forces de l'ordre.

lire notre article Mariage pour tous : incidents, violences... et appels au calme

Pour éviter d'écorner l'image d'un mouvement qui se veut
"pacifiste" et "familial", les organisateurs de la
manifestation ont mis en place un système de sécurité renforcé et comptent bien
exclure du cortège les opposants les plus radicaux, à l'image du
"Printemps français". 

Ces mesures de prévention seront-elles suffisantes pour éviter d'éventuels débordements ? Pour s'en rendre compte par lui-même, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls s'est rendu sur place pour inspecter le dispositif à la mi-journée. Il a été interpellé par plusieurs manifestants.

Trois manifestants interpellés

Peu après le début du cortège, trois manifestants ont été arrêtés par la police. Ils étaient munis de bombes lacrymogènes. Deux d'entre eux possédaient également des matraques et des poings américains. Selon une source policière, aucun "incident notoire " n'avait été signalé aux alentours de 16h30

Si les plus radicaux sont écartés du cortège, les élus UMP auront bien leur place au sein de
la manifestation. Dans une lettre aux militants du parti, Jean-François Copé
invite à "participer en masse " à cette nouvelle journée de
mobilisation "afin de montrer à ce gouvernement et à sa majorité que nous
mèneront le combat jusqu'au bout
". Pour autant, le secrétaire général de l'UMP ne sera pas dans le cortège.

Rassemblement contre l'homophobie

A deux kilomètres de la mobilisation anti-mariage pour tous,
les partisans de la loi ont également décidé de se rassembler ce dimanche
"pour l'égalité et contre l'homophobie " place de la Bastille à 15 heures.

C'est une manifestation
"pour dénoncer la montée d'une homophobie décomplexée. Pour montrer qu'on
est indigné
", explique Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT. 

De son côté, SOS homophobie assure avoir reçu 30% d'appels en plus depuis le début de l'année pour des actes et des insultes homophobes.

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