Biomédecine : une campagne pour inciter les Français au don de spermatozoïdes et d’ovocytes
L'Agence de la biomédecine lance un appel aux dons après l'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires mais aussi la levée prochaine de l’anonymat des donneurs de gamètes.
L’agence de la biomédecine lance mercredi 20 octobre une campagne pour inciter les Français au don de spermatozoïdes et d’ovocytes, et ainsi aider les couples ou les femmes célibataires qui souhaitent avoir des enfants grâce à une procréation médicalement assistée. Cet appel est récurrent mais cette année, le contexte est particulier, car une révolution a lieu dans le monde de la PMA avec l’entrée en vigueur de la loi de bioéthique. Non seulement l’anonymat des donneurs de gamètes sera bientôt levé, mais les couples de lesbiennes et les femmes seules peuvent également désormais accéder à la PMA, d’où un afflux de demandes dans les centres spécialisés comme au Centre de l’hôpital Cochin à Paris.
Les demandes de spermatozoïdes "multipliées environ par cinq ou six"
La "PMA pour toutes" était très attendue par de nombreux couples de femmes et femmes célibataires, si bien que dès la loi votée le 29 juin 2021, les demandes de PMA ont explosé explique la responsable du CECOS, centre spécialisé en reproduction de Cochin, le Professeur Catherine Patrat. "On a une augmentation très nette du nombre de demandes puisqu'elles sont multipliées environ par cinq ou six le nombre de demandes de dons de spermatozoïdes", explique-t-elle.
"Je suis totalement ouvert à la possibilité de lever cet anonymat si les enfants nés de ces dons avaient des questions à poser auxquelles je pourrais répondre."
Guillaume, donneur de spermatozoïdes
Ici, le délai d’attente pour une PMA avec don de gamète est de dix mois, moins pour les femmes qui sont proches de la limite d’âge de 43 ans. C’est dans ce contexte que les centres vont devoir l’été prochain modifier la politique des dons de spermatozoïde et d’ovocytes. A ses 18 ans, désormais un enfant issu d’une PMA pourra s’il le souhaite connaître ses origines. Les donneurs jusqu’ici anonymes devront donc obligatoirement consentir à laisser leur identité aux futurs enfants.
Guillaume est donneur de spermatozoïde, il y est tout à fait favorable. "Je peux concevoir que chez certains enfants leur origine génétique soit quelque chose qui puisse les intéresser et je serais content qu'ils puissent ne pas vivre en permanence avec cette question sans que personne n'apporte de réponse", juge-t-il.
La levée de l’anonymat bien acceptée par les donneurs
Si Guillaume n’y voit pas d’inconvénient, dans certains pays, la levée de l’anonymat des donneurs a fait chuter les dons. Qu’en sera-t-il dans quelques mois en France ? Le professeur Patrat n’est pas inquiète. "Cela fait depuis deux trois ans que l'on demande aux donneuses ou aux donneurs, s'ils accepteraient la transmission des données non identifiantes ou identifiantes à l'enfant devenu majeur et dans la grande majorité des cas, ils trouvent qu'ils n'y a aucun problème, ils trouvent que c'est même plutôt souhaitable."
Pour limiter le risque de pénurie de dons de sperme et d’ovocytes, une période de transition de deux ou trois ans est prévue, durant laquelle pourraient cohabiter des dons anonymes et non anonymes.
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