Gel des salaires, des embauches : Areva à l'heure de l'austérité
Selon la direction, 200 à 250 emplois seraient supprimés du fait du gel des embauches dans les fonctions non industrielles. La veille, les syndicats affirmaient que 1 200 postes seraient supprimés en France par non-renouvellement des départs naturels.
La direction d'Areva a détaillé, mardi 13 décembre, le plan stratégique du groupe nucléaire français annoncé la veille. Un document (PDF) diffusé à la presse peu avant sa présentation par le PDG Luc Oursel développe les différentes mesures qui seront mise en œuvre pour économiser un milliard d'euros par an jusqu'en 2015. FTVi fait le bilan des grands axes du plan.
• Gel des embauches pour les fonctions non industrielles
Le groupe nucléaire a annoncé le gel des embauches en 2012 pour les fonctions non industrielles (marketing, direction), sans chiffrer les conséquences de cet arrêt. La veille, les syndicats ont affirmé que 1 200 postes seraient supprimés en France par non-renouvellement des départs naturels. Des chiffres que le ministre de l'Industrie Eric Besson avait jugé fantaisistes.
Dans un premier temps, Luc Oursel a refusé de donner l'ampleur des suppressions de postes, démentant avoir communiqué à la CGT cette estimation de 1 200 postes. "Les effectifs se réduiront au fur et à mesure des départs naturels, c'est pourquoi je ne peux pas vous donner de chiffre."
Mais quelques heures plus tard, la direction a indiqué que les départs naturels dans les fonctions non industrielles concernaient 200 à 250 personnes chaque année.
• Pas de bonus en 2011, gel des salaires en 2012
Au sujet des rémunérations, Areva a précisé que les membres de son directoire ne toucheraient pas de bonus pour 2011, année particulièrement mauvaise pour le groupe nucléaire.
Le document indique également que l'entreprise a l'intention de geler les salaires l'an prochain. Cette information, révélée par la CGT, avait été confirmée lundi soir par Luc Oursel.
• Suppression de postes en Allemagne
En Allemagne, où la sortie du nucléaire a été décidée en 2011, le groupe français souhaite réduire ses effectifs. Entre 1 200 et 1 500 postes vont être supprimés.
• Investissements suspendus en France et à l'étranger
Le groupe nucléaire français a également indiqué la suspension d'investissements qui devaient aboutir à l'extension de quatre sites français : La Hague (Manche), l'usine Melox (Gard) et les sites Georges-Besse-2 (Vallée du Rhône) et Comurhex 2 (Aude). Des investissements sont également suspendus pour l'usine d'enrichissement d'Eagle Rock aux Etats-Unis et trois gisements africains de l'ex-Uramin.
Le groupe compte plus que jamais sur son réacteur EPR pour rebondir dans les années futures. "Nous voulons rentrer en commande dix EPR, c'est-à-dire deux par an", a déclaré Luc Oursel mardi. Pour le moment, Areva n'a vendu que quatre réacteurs EPR.
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