Conséquences de la canicule sur les centrales nucléaires : "Il y a un risque si on arrête trop de réacteurs d'un coup"
Avec la vague de chaleur qui s'abat sur la France, EDF va arrêter cette semaine les deux réacteurs nucléaires de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), et réduire la production de la centrale de Saint-Alban (Isère).
EDF a annoncé mardi 23 juillet que la production de deux réacteurs de la centrale de Saint-Alban (Isère), située au bord du Rhône, allait être réduite. Le groupe prend des mesures en raison de la canicule qui dope la consommation d'électricité. L'eau des cours d'eau est utilisée pour refroidir les réacteurs avant d'être rejetée, mais elle ne doit pas dépasser une certaine température.
>> Comment la canicule met à mal les centrales nucléaires
Lundi 22 juillet, EDF avait déjà été contrainte d'arrêter les réacteurs de la centrale de Golfech dans le Tarn-et-Garonne jusqu'au 30 juillet. Selon Jacques Percebois, professeur émérite d'économie à l'université de Montpellier, spécialiste de l'énergie, "il y a un risque si on arrête trop de réacteurs d'un coup" : "on profite de l'été pour arrêter les réacteurs, les recharger, les améliorer, faire des réparations", a-t-il précisé mardi 23 juillet sur franceinfo.
franceinfo : Qu'est-ce qui pèse de plus en plus l'été dans la consommation d'énergie ?
Jacques Percebois : C'est de plus en plus la climatisation, ce qui veut dire d'ailleurs que si on se projette dans le futur, il faut tenir compte du fait qu'on sera habitués maintenant en Europe, de plus en plus aux pointes l'été, un petit peu comme dans certains Etats des Etats-Unis, au Texas ou en Californie, où la pointe est en été et pas en hiver. Mais, pour l'instant, on en est encore loin.
Est-ce que la canicule de 2003 a permis à EDF d'anticiper ce phénomène, est-ce qu'on en a tiré les leçons ?
Le problème de l'été, ce n'est pas tant les pointes en tant que telles en valeur absolue mais on profite de l'été pour arrêter les réacteurs, les recharger, les améliorer, faire des réparations. Il y a parfois un risque si on en arrête trop d'un coup. Les conséquences de la canicule de 2003 ont permis de dire : on n'arrête pas tout en même temps car on peut avoir des surprises, d'autant plus qu'on est interconnectés dans le reste de l'Europe.
L'idée pour Golfech, c'est de ne pas reverser de l'eau trop chaude dans la Garonne ?
Les seuils de température sont fixés centrale par centrale. Les contraintes sont très variables d'une centrale à l'autre, les contraintes ne sont pas générales. Les centrales en bord de mer n'ont aucun problème. Les centrales qui ont des problèmes sont situées le long des fleuves : le Rhône, la Garonne, la Loire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.