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Fermeture de Fessenheim : la centrale est "la victime, le symbole, d'une politique énergétique incohérente", selon un député LR du Haut-Rhin

S'il convient qu'il faille "à un moment donné" fermer les centrales nucléaires, Raphaël Schellenberger, député LR, estime que l'État est "responsable" du choix de Fessenheim et donc que c'est "à lui d'assumer directement" les conséquences sur le territoire.

Article rédigé par franceinfo
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Raphaël Schellenberger, député LR Haut-Rhin, le 21 janvier 2020 à Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

L'arrêt total et définitif des réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim aura lieu avant fin juin 2020. Le réacteur n°1 sera mis à l'arrêt samedi 22 février 2020 et le n°2, le 30 juin 2020. Le site génère près de 2 000 emplois directs ou indirects. "Je ne comprends pas pourquoi on a voulu faire de Fessenheim la victime, le symbole, d'une politique énergétique incohérente", a réagi mercredi 19 février sur franceinfo, Raphaël Schellenberger, député LR Haut-Rhin

franceinfo : Comprenez-vous cette fermeture ?

Raphaël Schellenberger : Je comprends qu'il faille, à un moment donné, fermer les centrales nucléaires. Ce que je ne comprends pas c'est pourquoi Fessenheim. Pourquoi Fessenheim ne peut fonctionner que 40 ans alors que les 12 autres réacteurs, qui ont le même âge et la même technologie, qui ont les mêmes niveaux de sûreté, peuvent être prolongés jusqu'à 50 ans ou 60 ans. Je ne comprends pas pourquoi on a voulu faire de Fessenheim la victime, le symbole, d'une politique énergétique incohérente.

Quelles vont être les conséquences ?

Les salariés EDF seront en grande partie reclassés dans l'entreprise, mais cela veut dire qu'ils quittent le territoire, qu'ils vont laisser des logements vides, ce qui va déstabiliser l'offre commerciale et immobilière localement. Il n'y a rien de prévu par rapport à ça. Aujourd'hui, il y a des projets sur le temps long. On ne compense pas l'arrêt d'une usine qui compte 2 000 emplois du jour au lendemain. Il va falloir du temps pour rebondir. 

Le problème c'est que le gouvernement ne met pas les moyens sur la table pour accompagner correctement le territoire dans cette projection dans le temps long.

Raphaël Schellenberger, député LR Haut-Rhin

à franceinfo

Qu'en est-il des compensations financières ?

La ministre annonce fièrement 30 millions d'euros. Dedans, il y a en réalité 20 millions d'euros qui sont un dispositif légal de dégressivité de la recette fiscale qui vaut pour tous les territoires. Lorsqu'une entreprise ferme, on lisse sur trois ans la fin de la recette fiscale, ce qui permet à la collectivité d'avoir trois ans pour digérer. Il y a 10 millions d'euros pour abonder un projet de territoire. 

Dix millions d'euros pour la suppression d'un outil de production qui en vaut 2 milliards, pour la suppression de 90 millions d'euros de pouvoir d'achat injectés les ans dans le territoire. Ce n'est vraiment pas à la hauteur des enjeux.

Raphaël Schellenberger

Qu'est-ce que vous souhaitez à la place du site ?

Les collectivités territoriales ont depuis longtemps anticipé ce moment. Le problème c'est qu'il est brusque. Les collectivités ont acquis au nord de la centrale 300 hectares de maîtrise foncière dans les délaissés de la construction du canal d'Alsace. Ces 300 hectares pourront être aménagés en zone d'activité économique. Malheureusement, aujourd'hui le gouvernement ne soutient pas suffisamment cette initiative. Il pense à des initiatives institutionnelles plutôt que concrètes d'aménagement sur le territoire et surtout ne joue pas son jeu de flécher l'installation des entreprises dans ce territoire. Cette décision de fermer cet outil de production c'est le gouvernement, c'est lui qui est responsable et donc à lui de l'assumer directement.

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