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Incidents dissimulés à la centrale de Tricastin : "Ce n'est pas un cas isolé", dénonce la porte-parole de Sortir du nucléaire

"Il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg", assure sur franceinfo Charlotte Mijeon, après la plainte contre EDF déposée par un cadre de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme).

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La centrale nucléaire du Tricastin (Drôme), en octobre 2017. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

"Si révoltant soient-ils, ces faits ne sont pas un cas isolé", a réagi sur franceinfo Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, après la plainte déposée par un cadre de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) contre EDF pour "dissimulattion" des incidents. "Nous effectuons une veille quasi quotidienne des incidents rendus publics par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg", ajoute Charlote Mijeon.

La plainte a été déposée pour des infractions à la réglementation relative aux installations nucléaires, au code de l'environnement et au droit du travail, mise en danger de la vie d'autrui et harcèlement. "La déclaration extrêmement tardive d'incidents à l'ASN, c'est quelque chose qui est malheureusement monnaie courante, s'inquiète la porte-parole de Sortir du Nucléaire. Par exemple, pour revenir sur Tricastin, en 2017, EDF avait mis plus de quatre mois à déclarer un défaut de non-tenues au séisme de la digue au dessus de la centrale."

Des informations dissimulées ?

"Ça met en cause le principe même du contrôle de la sûrété nucléaire en France, qui est basé sur le déclaratif", pointe Charlotte Mijeon, indiquant que c'est à l'exploitant de signaler de bonne foi les problèmes en temps et en heures, "les faits montrent que ce n'est pas le cas."

"Le fait même que l'ASN ait décidé d'embaucher une personne spécialisée dans la détection des fraudes est assez révélateur."

Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire

à franceinfo

Charlotte Mijeon craint alors qu'EDF dissimule des informations pour permettre de prolonger la durée de vie des centrales. "On sait qu'une grande partie des réacteurs s'approche de l'échéance des 40 ans, mais EDF considère comme acquis le prolognement jusqu'à 50 ans dont on peut s'attendre à d'autres dissimulations pour ne pas remettre en question ces plans."

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