Sécheresse : EDF baisse la puissance d'un réacteur nucléaire, à cause du faible débit du Rhône
L'énergéticien français a pris cette décision pour préserver la température du fleuve, qui souffre de la sécheresse.
C'est l'une des conséquences de la sécheresse qui menace la France. EDF a annoncé, lundi 6 juin, avoir dû baisser la production sur l'un des réacteurs nucléaires de sa centrale de Saint-Alban (Isère) en raison d'un trop faible débit du Rhône. La puissance de l'un des deux réacteurs de 1 300 MW de la centrale (le numéro 1) a été baissée à 260 MW "durant cinq heures" samedi et "des baisses ponctuelles (...) ont également été réalisées pendant quelques heures" dimanche et lundi, a indiqué le service de presse de l'entreprise à l'AFP.
Cette décision a été prise pour "respecter la réglementation relative aux rejets thermiques en raison du débit du Rhône". Les réacteurs nucléaires pompent de l'eau dans les cours d'eau ou les mers pour leur refroidissement, et rejettent de l'eau réchauffée, rejets soumis à des limites de température pour préserver la biodiversité aquatique.
Un bassin en déficit d'eau
La France est actuellement menacée de subir une grave sécheresse, après un printemps particulièrement chaud et sec et avant un été probablement également chaud et sec, selon Météo France. En avril, la dernière synthèse de la situation sur le bassin hydrologique Rhône Méditerranée du service d'information Eau France relevait que "le déficit de précipitation enregistré ces derniers mois entraîne des écoulements globaux déficitaires sur l'ensemble du bassin".
Début mai, en pleine vague de chaleur précoce, une baisse de puissance similaire avait été effectuée pour quelques heures sur un réacteur de la centrale du Blayais (Gironde), en bord de Garonne. Il arrive à EDF de réduire la puissance de ses réacteurs - voire de les arrêter - pour préserver la température des cours d'eau, mais ces mesures étaient habituellement prises lors des épisodes de canicule estivale.
EDF en relativise la portée, soulignant qu'en France, les pertes de production pour cause de températures élevées de cours d'eau ont représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle depuis 2000. Mais à l'heure où le président Emmanuel Macron entend relancer la filière, ces événements ont été pointés par les adversaires du nucléaire, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon, qui y a vu la remise en cause de l'argument selon lequel l'énergie nucléaire serait plus régulière que les renouvelables.
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