"C'est affreux, on peut voir la terreur qu'il y a eu ici" : 75 ans après le massacre d'Oradour-sur-Glane, l'émotion de collégiens dans le village en ruine
Des collégiens de 3ème du collège Saint Jean, à Limoges, ont visité l'ancien village d'Oradour-sur-Glane à l'occasion du 75e anniversaire du massacre des habitants par les nazis.
Il y a 75 ans, le 10 juin 1944, des SS de la division Das Reich entraient dans le petit village d’Oradour-sur-Glane en Haute-Vienne, près de Limoges, et massacraient la population. 642 personnes ont été tuées. Ce crime est l’un des symboles les plus forts de la barbarie nazie pendant l’occupation de la France.
A côté du nouveau village, l’ancien a été laissé à l’état de ruine, et un centre de la mémoire accueille toute l’année des visiteurs, dont de nombreux groupes scolaires. Aujourd'hui, ce sont des élèves de 3e du collège Saint Jean à Limoges qui marchent dans ces rues, restées figées ce jour de juin 1944. Louis est né soixante ans après ce massacre, en 2004 : "C'est affreux, on peut voir la terreur qu'il y a eu ici. Il y a une voiture totalement brûlée, là-bas, cabossée... Les murs sont détruits, ça ne ressemble même plus à des maisons, c'est juste des ruines maintenant", raconte-t-il. L’atmosphère pesante du lieu s’impose aux jeunes visiteurs.
Ce sont des choses qui restent, qui marquent à jamais des élèves. Il faut le faire, il faut continuer.
Grégory Parvaud, professeur d’histoireà franceinfo
Vu leur jeune âge, les élèves ne peuvent pas comprendre complètement l’atrocité que les nazis ont fait subir à Oradour. Mais sur la vieille église du village, une plaque leur demande de perpétuer le souvenir des victimes. "Eglise Oradour-sur-Glane, silence. Ici, des centaines de femmes et d'enfants furent massacrés par les nazis. Vous qui passez, soyez recueillis. Vous qui croyez, faites une prière pour les victimes et leurs familles", peut-on y lire.
A l’intérieur de l'édifice, Clara et Mathis observent les impacts de balles sur les murs, et le trou à la place du toit, brûlé par les SS. "On peut vraiment se rendre compte de ce qu'il s'est passé ici, de l'horreur que les personnes ont vécue, murmure Mathis. C'est assez émouvant." Cette émotion, dans la voix et les yeux des élèves a réussi à traverser 75 ans d’histoire, transmettant avec elle la mémoire d’Oradour.
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