Pauvreté en France : "Le travail n'est plus un rempart", alerte la secrétaire générale du Secours populaire
"Le travail n'est plus un rempart contre la pauvreté", alerte sur franceinfo Henriette Steinberg, la secrétaire générale du Secours populaire, alors que l'association publie jeudi 12 septembre son baromètre annuel sur la pauvreté et la précarité. Selon l'étude, il y a "une progression particulièrement importante cette année, avec aucun indicateur en baisse" en matière de pauvreté en France.
La pauvreté touche "particulièrement les zones rurales" explique la secrétaire générale du Secours populaire, "mais pas que, il y a un mitage sur tout le territoire national, en ville, dans les banlieues, il n'y a pas de catégorie qui y échappe".
Le niveau fixé par le baromètre pour estimer la pauvreté en France, en fonction du ressenti des personnes sondées, est de 1 396 euros, soit deux euros de moins que le SMIC, fixé actuellement à 1 398 euros. "Mais ce n'est pas qu'elles se sentent pauvres, c'est qu'elles le sont", s'indigne Henriette Steinberg. "Quand les parents se privent, car ils ont peur que leurs enfants n'aient pas assez à manger, c'est un sujet majeur", martèle la responsable associative. Pour rappel, en France, près de 17% de la population touche le Smic et le seuil de pauvreté officiel, fixé par l'Insee, est de 1 158 euros par mois.
Le travail ne suffit parfois plus à vivre
Elle pointe également du doigt le fait que "la très grande majorité des populations concernées travaillent", ce qui démontre que "le travail n'est plus un rempart contre la pauvreté". "Ce que l'on voit, c'est la façon dont la population en difficulté s'accroît, et pour une part d'entre elles, cela s'ajoute à un sentiment de honte", explique-t-elle, "car les personnes se pensent responsables de cette situation, alors qu'elles consacrent tout leur temps et leur énergie pour que la vie soit moins difficile, mais elles n'y parviennent pas, y compris quand elles travaillent à deux". "Pour le Secours populaire, cet aspect-là est insupportable", ajoute-t-elle.
L'association appelle "ceux qui sont en charge" à "mettre les mains dans le cambouis" et à ne pas "nier ou supprimer le sujet", car "c'est un sujet majeur" qui, selon elle, "n'est pas traité aujourd'hui".
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