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Info franceinfo Vidéos pornographiques violentes : la contre-attaque de l'association Osez le féminisme contre les sites les plus visités en France

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L’association Osez le Féminisme a lancé une campagne de signalements massifs de vidéos à caractère pornographique. (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

L’association féministe a lancé une campagne de signalements massifs de vidéos à caractère pornographique que les militantes jugent illégales : des milliers de contenus sont visés. Une information de franceinfo.

Sur les ordinateurs des cinq militantes présentes ce jour-là, des centaines de vidéos à caractère pornographique sont répertoriées. On peut y entrevoir des images qui mettent en scène des enfants, des viols ou des actes de tortures. Selon les informations de franceinfo, l’association Osez le féminisme a lancé vendredi 21 janvier une campagne de signalements massifs de vidéos violentes.

Ce sont déjà plus de 200 signalements qui ont été faits auprès de la plateforme gouvernementale Pharos, notamment connue pour les signalements de vidéos en lien avec la radicalisation et le terrorisme. Cela concerne en réalité des milliers de vidéos mises en ligne sur les sites classés X les plus visités en France puisqu'ils visent des catégories entières de vidéos.

"Ce qu'on dénonce, c'est que la pornographie sert maintenant d'alibi, en quelque sorte, à énormément de crimes et de violences."

Alyssa Ahrabare

à franceinfo

"Sous couvert de représenter de la sexualité, il y a en fait une véritable impunité de ces plateformes qui mettent en ligne des vidéos qui sont des actes de tortures, des viols filmés, explique Alyssa Ahrabare, l’une des portes-paroles d’Osez le féminisme. Le terme de pornographie est un mot qui dissimule énormément d'infractions pénales."

Des infractions à peine cachées puisque les vidéos sont classées par catégories avec des noms parfois très explicites : inceste, prise de force, étouffement…
Avec l’aide d’une équipe de juristes, l’association a donc recensé les scènes les plus susceptibles d’être hors-la- loi sur des sites tels que Pornhub ou encore Jacquie et Michel. 

L’association Osez le Féminisme a lancé une campagne de signalements massifs de vidéos à caractère pornographique. (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

Faire bouger les choses

"Si on avait accès à ce même genre de contenu dans n'importe quel autre contexte, ces vidéos seraient immédiatement considérées comme violentes, bannies, condamnées, estime Alyssa AhrabareEn revanche, comme il s'agit de sites pornographiques, ça passe pour de la sexualité, de la liberté d'expression, etc... Il y a une espèce d'impunité autour de ces vidéos-là."

Avec cette campagne de signalements, les militantes espèrent donc alerter les pouvoirs publics et faire enfin changer les choses, confie Ursula Le Menn, porte-parole de l’association féministe : "On a créé des systèmes juridiques contre le téléchargement illégal, il y a des années avec Hadopi. Et ça, c'est plus grave que la pornographie apparemment. C'est plus grave que la diffusion de vidéos de viol de femmes, de viols d'enfants ? C'est incroyable. On attend avec ces signalements que, enfin, le gouvernement et les pouvoirs publics se bougent en France comme à l'international".

L’association compte désormais laisser passer quinze jours puis vérifier si les vidéos signalées ont été supprimées avec, disent-elles, peu d’espoir que ce soit fait.

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