Affaire Orpea : des faux contrats de travail pour toucher des aides publiques ?
Deux aides-soignantes, qui avaient travaillé dans un des Ehpad du groupe Orpéa, ont porté plainte pour faux et usage de faux. Elles l'accusent d'avoir déclaré qu'elles étaient salariées en CDI pour toucher des aides publiques, alors qu'elles ne travaillaient plus dans le groupe.
La gestion des contrats de travail est l'un des dossiers les plus complexes de l'affaire Orpea. Des économies sur le personnel ont-elles été faites par souci de rentabilité ? Dans certains Ehpad, Orpea aurait recouru à de nombreux contrats courts, plutôt que d'embaucher des salariés en CDI, pour lesquels l'État lui verse de l'argent. Une ancienne aide-soignante en CDD s'était rendue compte que la salariée en CDI qu'elle remplaçait n'existait pas. "On se demandait : "Mais c'est qui, quand est-ce qu'elle revient, pourquoi elle n'est pas là ?" Et quand on posait la question aux fixes, elles ne savaient pas", confie-t-elle aux équipes de France Télévisions.
Toucher de l'argent public
Elle devait remplacer une certaine France Rivel, censée travailler à temps plein dans l'Ehpad. Le poste était en réalité vacant, parfois occupé par des CDD. Maître Léa Talrich, avocate en droit du travail, qui a fait condamner plusieurs fois Orpea pour recours abusif au CDD, a découvert que le nom de France Rivel était utilisé pour justifier plusieurs CDD en même temps. En Ehpad, le personnel soignant est financé par l'État. En utilisant seulement des contrats courts et en laissant le reste du temps le poste vacant dissimulé par un faux CDI, Orpéa aurait récupéré de l'argent public, normalement destiné aux salaires. C'est ce qu'a révélé le journaliste Victor Castanet dans son enquête Les Fossoyeurs.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.