Plan contre la maltraitance des personnes vulnérables : "Ce n'est pas très sérieux", juge le président de l'association des directeurs au service des personnes âgées
Pascal Champvert, président de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), a jugé lundi 25 mars sur franceinfo le plan au gouvernement pour lutter contre la maltraitance des personnes vulnérables "pas très sérieux".
Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées a présenté ce lundi sur franceinfo "un grand plan de contrôle des 9 300 établissements qui accueillent des personnes en situation de handicap". Ce plan fait suite à la diffusion par le magazine Zone interdite de M6 dimanche d'une enquête, "Scandales et défaillance de l’État : les dossiers noirs du handicap", pointant la maltraitance subie par les personnes en situation de handicap.
Selon lui, il faut contrôler uniquement les établissements où il y a des dysfonctionnements. "Dans toute profession, il y a 3 à 5% de cupides, de stupides et d'incompétents, explique-t-il. Ceux-là, évidemment, il faut les contrôler et les mettre hors d'état de nuire. Mais contrôler toute une profession, ça veut dire que tous les imbéciles, les stupides se sont donné rendez-vous dans cette profession. Ce n'est pas sérieux."
"Il n'y a plus d'argent"
Pascal Champvert estime que les pouvoirs publics sont responsables de la situation. "Pour éviter que les pouvoirs publics soient pointés du doigt", le gouvernement "met en cause les professionnels", a-t-il expliqué. "C'est injuste et inutile". Le président de l'AD-PA réclame une loi de programmation de financement pour les établissements et les services à domicile. "Il n'y a plus d'argent, 75 % des établissements, 75 % des services à domicile sont en déficit", a-t-il soutenu. Le secteur fait également face à un problème de recrutement par manque d'attractivité.
Dans le documentaire de M6, un père de famille affirme que la France est devenue un pays du tiers-monde : "S'agissant du secteur de l'aide au handicap, je le crois, s'agissant de l'aide aux personnes âgées, elle a toujours été un pays du tiers-monde. Nous sommes en retard par rapport à tous les voisins européens", a affirmé Pascal Champvert.
Selon lui, "ce que le président de la République et le Premier ministre doivent faire, c'est une grande loi autonomie et une loi de programmation pour le financement. C'est ce qui a été demandé au Parlement et c'est ce qu'aujourd'hui le président et le Premier ministre se refusent de faire", a-t-il déploré.
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