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Protocole Covid-19 allégé dans les Ehpad : "Ce n'est en rien paradoxal" avec la situation qui se dégrade, selon la ministre Brigitte Bourguignon

L'allègement du protocole sanitaire est possible grâce à la vaccination des personnes concernées, fait valoir la ministre qui déplore cependant que les personnels des Ehpad n'aient pas suivi.

Article rédigé par franceinfo
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Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l'Autonomie, le 7 juillet 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"On agit en toute responsabilité et conscients" de la situation sanitaire qui se dégrade, assure samedi 13 mars sur franceinfo la ministre chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon. Malgré, le cap des 4 000 malades en réanimation franchi en France, le protocole sanitaire s'allège dans les Ehpad : à partir de samedi, les résidents vont pouvoir sortir, reprendre des activités collectives et recevoir leurs proches dans leurs chambres. "Ce n'est en rien paradoxal puisque ce sont des personnes vaccinées" à qui le gouvernement permet de retrouver la "même vie que les autres", estime Brigitte Bourguignon.

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franceinfo : Pourquoi assouplir le protocole maintenant alors que la situation se dégrade ?

On agit en toute responsabilité et conscient de cette situation mais c'est bien la réussite de la campagne vaccinale qui permet aux résidents une même vie que les autres.

"Ce n'est en rien paradoxal puisque ce sont des personnes vaccinées, à plus de 87% pour la première dose et 62% pour la deuxième."

Brigitte Bourguignon, ministre chargée de l'Autonomie

à franceinfo

C'est une première approche d'assouplissement de mesures et nous allons de manière prudente vers l'assouplissement recommandé par le Haut conseil de santé publique. Nous sommes toutefois en pleine responsabilité, avec la possibilité de fermer les établissements qui seraient encore atteints d'un cluster, toujours des gestes barrières à respecter et une clause de revoyure tous les quinze jours en fonction de la situation épidémiologique autour de l'établissement. Il faudra continuer d'être extrêmement prudent et nous l'avons toujours dit tester, protéger et isoler.

Est-ce que cela veut dire que les proches vont pouvoir reprendre leurs aînés dans leurs bras et les embrasser à nouveau ?

Ce que nous voulons, c'est que la vie sociale reprenne. Il y a eu beaucoup de gestes privés et même de confinements en chambre. On m'a dit : 'Vous savez, j'ai 90 ans, je fête mon anniversaire bientôt, je veux embrasser mes petits-enfants'. On a eu trop de témoignages, par exemple sur le plexiglass qui ne permet pas de se toucher alors que certains résidents ont des troubles cognitifs et ont besoin de se toucher. Les situations seront étudiées à l'aune du département et de l'établissement. Les directeurs devront trouver les bonnes solutions, en concertation avec les familles et le conseil de vie sociale.

Les personnels des Ehpad, eux, sont vaccinés à 40%. C'est encore peu ?

C'est tout à fait intolérable ! Ca va même de 50% à 19 % selon les établissements. Nous essayons encore de sensibiliser les soignants, de leur expliquer qu'il s'agit presque même d'un acte citoyen. On ne comprendrait pas qu'il ne se fassent pas vacciner alors qu'ils ont eu des trésors d'ingéniosité pour maintenir une vie sociale dans leur établissement. Certains ont parfois su s'enfermer avec les résidents pour ne pas les soumettre aux dangers extérieurs. Donc, il faut encore expliquer et faire baisser les doutes.

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