Attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure : le point sur les blocages dans les prisons région par région

À l'appel de l'intersyndicale pénitentiaire, de nombreuses maisons d'arrêt dans toute la France sont bloquées en soutien aux agents pénitentiaires tués et blessés dans l'attaque d'un fourgon au péage d'Incarville dans l'Eure.
Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu
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Le centre pénitentiaire de Caen  où étaient affectés les surveillants pénitentiaires tués le14 mai 2024 est totalement bloqué. (ALAIN GASTAL / RADIO FRANCE)

Une profession sous le choc. L'intersyndicale pénitentiaire appelle à une journée "Prisons mortes" mercredi 15 mai, éventuellement reconductible, en soutien aux agents pénitentiaires tués et blessés dans l'attaque d'un fourgon mardi dans l'Eure. Deux agents pénitentiaires sont morts et trois ont été gravement blessés. Le ministre de la Justice recevra l'intersyndicale à 14 heures.

L'intersyndicale demande "une audience dès mercredi au ministre de la Justice et ses services" pour évoquer une série de revendications. Parmi celles-ci, "la réduction drastique des extractions en favorisant l'utilisation de la visioconférence des magistrats ou leurs déplacements en établissements", "une refonte et harmonisation des niveaux d'escorte". L'intersyndicale appelle également à observer une minute de silence à 11 heures dans l'ensemble de l'administration.

Auvergne-Rhône-Alpes

En Auvergne, une opération "prison morte" est prévue mercredi dans les établissements  pénitentiaires auvergnats de Montluçon (Allier), Moulins-Yzeure (Allier) et Riom (Puy-de-Dôme), rapporte France Bleu Pays d'Auvergne. "C'est un drame absolu, une tragédie", explique Pierrick Bawol, responsable du syndicat Force ouvrière justice dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. À noter que rien ne rentre et rien ne sort des maisons d'arrêt de la Talaudière à Saint-Étienne (Loire) et de Roanne (Loire).

En Drôme, la prison de Valence est bloquée depuis 6 heures par 150 surveillants, rapporte France Bleu Drôme Ardèche. À Privas, ce une quinzaine de surveillants qui bloquent la prison. Dans cet établissement, les agents ont déjà débrayé mardi après-midi en signe de solidarité après l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure. "C'est quelque chose qui pourrait nous arriver aussi à nous", explique John Niederlaender délégué FO à la prison de Privas. La prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) est aussi concerné par la "journée morte".

Bourgogne-Franche-Comté


Une soixantaine d'agents bloquent l'entrée de la maison d'arrêt Dijon (Côte d'Or). Les agents du Nord Franche-Comté se mobilisent en soutien à leurs collègues pour une opération "prison morte" à Belfort (Territoire de Belfort) et Montbéliard (Doubs), Besançon (Doubs) et Vesoul (Haute-Saône).

Centre-Val de Loire


Une soixantaine de personnels font entendre leur colère devant le centre pénitentiaire du Craquelin, à Châteauroux (Indre). À Tours (Indre-et-Loire), la mobilisation entraîne un retard à la prise de service et des annulations de transferts.

Grand Est

En Alsace, le mouvement est suivi dans les maisons d'arrêt de Strasbourg (Bas-Rhin) et de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin). Tous les établissements de Lorraine sont bloqués ce matin d'après la CGT pénitentiaire. La maison d'arrêt de Reims (Marne) est bloquée par une vingtaine d'agents ce mercredi matin.

Hauts-de-France

Le centre pénitentiaire de Longuenesse (Pas-de-Calais), est bloqué depuis mercredi matin, selon France Bleu Nord auprès de la CGT de la prison. La maison d'arrêt de Douai (Nord) est complètement bloquée mercredi, après avoir tourné au ralenti mardi. Des mouvements de protestation et de soutien également au centre pénitentiaire de Dunkerque (Nord), à Annoeullin (Nord) ou encore à Sequedin (Nord).

En Picardie, les syndicats appellent à des blocages à Amiens (Somme), Beauvais (Oise) et Laon (Aisne), indique France Bleu Picardie. "Ce sont des choses banales pour nous de partir en transfert, de faire des extractions, décrit à France Bleu Luc Leboucher, secrétaire local de FO à la maison d'arrêt d'Amiens. C'est quelque chose que l'on fait tous les jours et on ne se dit pas que ce soir on va mourir ou demain je ne rentrerai pas. Et voir ça, maintenant, c'est impensable. On est tous très très choqués et très tristes."

Ile-de-France

À Paris, la prison de la Santé sera bloquée mercredi à partir de 6 heures, a appris l'Agence Radio France auprès de la responsable Usap-Unsa du centre pénitentiaire. La prison de Fresnes (Val-de-Marne) est également bloquée. François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux Européennes et Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses, y seront mercredi matin, selon les informations de franceinfo.

Normandie

Le centre pénitentiaire de Caen (Calvados) est bloqué depuis 6 heures mercredi par une cinquantaine de syndicalistes, constate le journaliste de franceinfo sur place, en soutien aux deux agents pénitentiaires tués et aux trois autres blessés dans l'attaque d'un fourgon dans l'Eure. Ces agents étaient affectés au Pôle régional d'extraction judiciaire de Caen.

Selon le journaliste de franceinfo, le blocage du centre de détention caennais doit durer au moins jusqu'à la rencontre prévue à 14 heures avec le garde des Sceaux. Pendant tout le temps de cette action, seuls la promenade et les repas des détenus seront assurés.

Selon France Bleu Normandie, une trentaine de personnes bloque l'entrée de la prison de Rouen. Les seules personnes qui entrent sont celles qui ouvrent le bâtiment et les agents de restauration. La prison de Saint-Aubin-Routot, dans l'agglomération du Havre, est également bloquée depuis 6 heures mercredi matin. Les maisons d'arrêt de Cherbourg (Manche) et Coutances (Manche) sont bloquées depuis 6 heures ce matin par une quinzaine de salariés.

Nouvelle-Aquitaine

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la CGT pénitentiaire annonce un blocage de la maison d'arrêt de Pau mercredi à 6h15, rapporte France Bleu Béarn Bigorre. La CGT pénitentiaire à Pau transmet ses pensées aux familles des victimes : "C'est dramatique. Ces agents faisaient leur travail et ils ont été complètement piégés. Quand vous tombez sur des hommes armés avec des fusils d'assaut, malheureusement vous ne pouvez pas faire grand-chose, vous êtes pris au piège." Un membre du syndicat confie ne plus "en pouvoir de ces conditions" de travail et souhaite davantage de moyens : "Il faut nous donner les moyens, être renforcés par la police, prévenir de l'insécurité qui règne dans nos prisons."

À Bayonne, trois syndicats (FO, CGT, Unsa) appellent appeler les surveillants à se mobiliser et à se retrouver devant la maison d'arrêt à partir de mercredi matin, rapporte France Bleu Pays Basque. La maison d'arrêt de Bayonne compte 43 surveillants mais de nombreux postes sont vacants en raison d'arrêts maladie, des départs à la retraite non encore remplacés et par des difficultés de recrutement.

À Gradignan (Gironde), le centre pénitentiaire est également bloqué.Entre 100 et 150 agents pénitentiaires bloquent les entrées du centre pénitentiaire Pémégnan à Mont-de-Marsan (Landes). Les trois prisons de Dordogne sont également bloquées mercredi, selon France Bleu Périgord. À Périgueux, les agents débrayeront dès 6h45. À Neuvic, c'est dès 6 heures que le blocage sera effectif dès 6h30 à Mauzac. L'intersyndicale du secteur bloque mercredi l'entrée du centre pénitentiaire de Vivonne (Vienne) et de Limoges (Haute-Vienne).

Les agents des trois prisons de Dordogne se sont mobilisés pour rendre hommage à leurs collègues et pour crier leur colère. Une quarantaine de surveillants de la prison de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime) ont également participé au mouvement.

Pays de la Loire

Les surveillants de la maison d'arrêt de Nantes Carquefou (Loire-Atlantique) ont répondu à l'appel de l'intersyndicale, tout comme ceux de La Roche-sur-Yon (Vendée) et de Fontenay-le-Comte (Vendée). Une vingtaine d'agents pénitentiaires sont réunis depuis 6 heures 30 devant la maison d'arrêt de Laval (Mayenne).

Dans la Sarthe, les agents de la maison d'arrêt de Coulaines sont mobilisés dès 6h30, selon France Bleu Maine. Le personnel est appelé à se rassembler devant l'établissement. À l'intérieur, le "blocage" engendrera un service minimum, sans activités pour les détenus, ni parloirs autorisés. Une minute de silence en hommage aux agents tués aura lieu à 11 heures devant la maison d'arrêt.

Occitanie

Selon le secrétaire général de l'Ufap-Unsa en Occitanie, le blocage est total dans toutes les prisons de la région. Il cite les villes où les sorties sont interdites, tous comme les parloirs : Tarbes (Hautes-Pyrénées), Toulouse-Seysses (Haute-Garonne), Muret (Haute-Garonne), Montauban (Tarn-et-Garonne), Albi (Tarn), Lavaur (Tarn), Rodez (Aveyron), Mende (Lozère), Béziers (Hérault), Montpellier (Hérault), Nîmes (Gard) et Carcassonne (Aude).

Le syndicat Ufap-Unsa Justice appelle "à une mobilisation générale, pour une meilleure reconnaissance du danger auquel" les agents sont exposés "et pour une amélioration significative de (leurs) moyens de défense". La mort des deux agents pénitentiaires "renforce notre résolution de défendre les principes de notre mission avec encore plus de vigueur", ajoute le syndicat.

Provence-Alpes-Côte d'Azur

Les syndicats pénitentiaires ont annoncé que plusieurs prisons seront bloquées mercredi en Provence. Les prisons de Marseille, Draguignan, Aix-Luynes ou encore Tarascon sont concernées. "On est particulièrement choqués", explique Philippe Abimés Secrétaire régional FO pénitentiaire qui demande que les extractions judiciaires soient limitées car "il existe des visioconférences et les magistrats ne les utilisent pas assez et mettent en danger nos équipages alors que les auditions pourraient se faire en visio en toute sécurité".

Une journée "prison morte" est en cours au centre pénitentiaire du Pontet (Vaucluse) où des dizaines de surveillants sont rassemblés. Il n'y aura ni ateliers, ni escorte pour les rendez-vous judiciaires. Dans les Alpes-Maritimes, une cinquantaine de surveillants bloque la maison d'arrêt de Nice. France Bleu souligne également que les prisons d'Arles et Toulon peuvent aussi être bloqués ce mercredi.

Corse

Les maisons d'arrêt de Borgo et d'Ajaccio ainsi que le centre de détention de Casabianda sont bloqués.

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