Un nouveau record pour les prisons françaises, avec plus de 75 000 personnes incarcérées début novembre
Les prisons françaises comptaient plus de 75 000 personnes incarcérées (75 130 exactement) au 1er novembre, selon les données publiées par le ministère de la Justice, jeudi 30 novembre. C'est le chiffre de détenus le plus élevé jamais enregistré dans les statistiques de l'administration pénitentiaire.
Au 1er novembre, les prisons françaises comptaient seulement 60 975 places opérationnelles. La densité carcérale globale s'établit à 123,2%, contre 120% il y a un an. Dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines, le taux d'occupation est de 147,6%. Il atteint ou dépasse même les 200% dans dix établissements.
Vers 15 000 nouvelles places d'ici à 2027 ?
Au total, 17 064 personnes détenues sont actuellement en surnombre par rapport aux places disponibles dans les prisons françaises. En raison de cette surpopulation, 2 668 détenus sont contraints de dormir sur un matelas posé à même le sol. Ils étaient 2 225 dans ce cas il y a un an.
Parmi les personnes incarcérées, 19 885 sont des prévenus, incarcérés dans l'attente de leur jugement. Ils représentent 26,5% du nombre total de détenus. Au total, 90 817 personnes étaient placées sous écrou au 1er novembre. Parmi elles, on compte 15 687 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.
Le nombre de femmes écrouées (3,7% de la population carcérale totale) et de mineurs (0,9%) reste quasi stable. Face à la surpopulation carcérale chronique – qui a valu à la France une nouvelle condamnation de la Cour européenne des droits de l'homme en juillet –, le gouvernement table sur la construction de 15 000 nouvelles places de prison d'ici à 2027. "Nous avons pris un peu de retard", reconnaissait toutefois en octobre le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
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