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Quand des portes claquent chez les Femen de France

Les Femen sont-elles allées trop loin ? Plusieurs militantes de l'organisation féministe en France ont décidé de claquer la porte, après une spectaculaire opération devant la Grande mosquée de Paris mercredi dernier, où trois d'entre elles ont brûlé un drapeau salafiste pour dénoncer les atteintes aux droits des femmes dans les pays arabo-musulmans.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Jacky Naegelen Reuters)

La scène, qui a irrité plusieurs militantes, s'est déroulée mercredi matin sur le parvis de la Grande mosquée de Paris. Trois Femen ont déployé le drapeau noir des salafistes, avant d'y mettre le feu. Action en solidarité avec l'activiste tunisienne, Amina Tyler, que "les salafistes ont appelé à lapider ", pour avoir publié des photos d'elle, seins nus, sur Internet. Action pour dénoncer aussi les atteintes aux droits des femmes dans les pays arabo-musulmans. Le temps d'enflammer le drapeau, les trois jeunes femmes ont été chassées à coups de pied par les agents de sécurité de la mosquée.

Rachel, des Femen France, a refusé de participer à cette opération : "Je n'approuve ni le symbole, ni la cible , explique-t-elle au micro de notre confrère, Sandy Dauphin, de France Inter. La Mosquée de Paris, il me semble que ce n'est pas le symbole le plus approprié, car ce n'est pas non plus la mosquée la plus intégriste de France. Donc vous avez toute la communauté musulmane de France, qui n'est déjà pas très très chouchoutée, qui se sent visée à travers ça. C'est un amalgame grossier ! "

Même malaise chez Valérie, membre des Femen depuis octobre. Elle s'inquiète des risques et témoigne que l'association reçoit des menaces de mort de groupuscules extrémistes : "La raison pour laquelle je suis sortie du mouvement, c'est une raison de sécurité : la mise en danger éventuelle de personnes ". 

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Ces départs (six sur quelques dizaines de militantes, selon les informations de France Inter), la dirigeante des Femen France, l'ukrainienne, Inna Shevchenko, les balaye d'un revers de main. Ils ne seraient, d'après elle, que le fait de quelques nouvelles adhérentes inexpérimentées : "On n'est pas là pour faire du théâtre de rue ", précise-t-elle. Depuis le happening de la grande mosquée, les Femen ont organisé une "Journée internationale du djihad topless" jeudi matin devant l'Ambassade de Tunisie à Paris. Les quinze militantes présentes ont été interpellées. 

 

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