Yvelines : accusé de racisme, un professeur de l'IUT de Mantes-la-Jolie a été provisoirement suspendu
Un professeur de l'IUT de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a été suspendu provisoirement suite à des accusations de racisme, rapporte France Bleu Paris. Ce professeur en génie civil est accusé d'avoir tenu des propos racistes et d'avoir harcelé un étudiant depuis le début de l'année scolaire.
Selon le syndicat étudiant, ce professeur visait régulièrement un seul élève. Un des membres de l'UEY et étudiant à l'IUT de Mantes-la-Jolie, Mohamadou Sow, explique qu'au "début c'était des moqueries, des blagues racistes". Il assure à France Bleu Paris que la situation s'est ensuite dégradée "le jour où l'élève a été élu délégué de sa classe". "Le professeur a demandé aux autres comment ils avaient pu élire un 'sale arabe' pour les représenter", assure Mohamadou Sow.
L'Union des étudiants des Yvelines accuse par ailleurs le professeur de s'en être aussi pris à d'autres étudiants de confession musulmane. Elle assure que plusieurs jeunes ont même préféré abandonner leur formation plutôt que de continuer à subir les comportements inappropriés de l'enseignant. Sur Twitter, l'UEY affirme que "cinq étudiants ont été arrêtés par leur médecin après avoir développé des troubles de l'anxiété suite à ces agissements".
L'étudiant, qui se dit victime de harcèlement de la part du professeur, s'est plaint de cette situation à la direction de l'établissement scolaire. Selon les éléments recueillis par France Bleu Paris, l'enseignant l'a poussé contre un mur en représailles. Ce geste a déclenché une vague de colère et d'indignation chez les autres étudiants qui ont organisé un blocage de l'IUT du 14 au 17 février. La présidence de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, dont dépend l'IUT, a alors décidé de suspendre le professeur "pendant 30 jours", précise l'Union des Étudiants des Yvelines sur Twitter. "Suite au blocus, la présidence a décidé d'ouvrir une cellule d'écoute destinée aux étudiants et d'initier une enquête administrative interne", indique le syndicat.
Contactée par France Bleu Paris, la présidence de l'université n'a pas donné suite aux demandes d'interviews. Elle précise cela dit dans un communiqué de presse que "la suspension du professeur n'est pas une appréciation de l'affaire sur le fond". Elle a "pour objectif de mettre fin à un trouble manifeste à l'ordre public", précise l'université, qui a sollicité le ministère de l'Enseignement supérieur. Celui-ci a saisi l'Inspection générale de l'Éducation, du Sport et de la Recherche.
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