Le diable "n’est pas toujours là où on croit": loin du folklore d’Halloween, un prêtre messin assume sa mission d'exorciste
Le sort en est jeté. Les costumes de sorcière et de diable vont ressortir des placards pour Halloween mardi. Loin de ces frayeurs commerciales, un abbé de Metz défend son rôle de prêtre exorciste.
Les peurs, le diable, les sorcières et les sorts ressortent des placards avec les déguisements d'Halloween, mardi 31 octobre. Loin de ces frayeurs sur commande, un abbé du diocèse de Metz assume sa conviction de l'existence du Malin. Ce prêtre exorciste n'a rien en commun non plus avec le religieux qui voulait délivrer une adolescente du démon en 1973 dans le film L'exorciste.
L'abbé Jean-Marie a été nommé prêtre exorciste par l'évêque de Metz, il y a près de 14 ans. C'est un homme d'Eglise très occupé. Chaque année, en sa qualité d'exorciste définie par l'Eglise catholique, il reçoit au moins 200 personnes. Qui frappe à la porte du prêtre ? Plutôt des femmes d'un certain âge, dit-il.
Il y a peu de jeunes. Des non-baptisés viennent. Le profil est plutôt féminin, plutôt âgé.
Abbé Jean-Marie, prêtre exorcisteà France Bleu Lorraine Nord
Ces personnes s'adressent souvent à l'abbé Jean-Marie en dernier recours et il le regrette parce, dit-il, il y a beaucoup d’expériences malheureuses. "Si on avait frappé à la bonne porte au départ, on ne serait pas là. Parce que le mal s’est aggravé." Et pour chasser le mal, le prêtre de 66 ans va surtout prendre du temps pour savoir quelle est l'histoire. Il est avant tout une oreille attentive.
Il y a de l’écoute. C'est la priorité. Il y aussi la prière, une imposition des mains. Souvent, on va faire un signe de croix au bénitier.
Abbé Jean-Marieà France Bleu Lorraine Nord
Depuis 14 ans, le prêtre exorciste a accumulé de nombreuses visites mais il reste discret sur les résultats. A-t-il soulagé ses visiteurs ? "Oui, répond-il, mais c’est très modeste. Le rendement est faible, mais je dis pour quelques personnes : 'Merci mon Dieu'".
Si l’exorcisme qu'il pratique n’a rien à voir avec les films d'horreur, cet abbé messin croit en l’existence du diable. Il appelle même à s'en méfier. "Il n’est pas toujours là où on croit", confie-t-il, avant d'assurer que lui n’est en rien un super-prêtre ou un super-héros.
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